J'avais mis 4, et j'ai du mal à m'en remettre

Plus je suis en train de réfléchir à ma critique et plus je me dis que je suis tout de même carrément faible. Comment, pourquoi, me suis-je rapproché de la moyenne ? Fichtre, je devais être usé par ma semaine pour mettre un 4.


Retour sur une introspection, à la recherche de la valeur d'une note que je ne comprends pas.
Vendu comme le nouveau film générationnel de la mort tuante des ados trop kiffants, je n'ai pas eu l'audace de me connecter à Divergente. Déjà, Hunger Games m'a laissé assez pantois quant à sa valeurs intrinsèque (je ne me suis toujours pas remis des non-procès en plagiat honteux du film), alors autant dire que la bande annonce de Divergente m'a simplement vacciné. Le Labyrinthe c'était un peu pareil jusqu'à ce qu'un ami très cher qui se reconnaîtra s'il me lit ici, m'assure l'autre jour devant l'affiche de Labyrinthe 2 qu'il n'était pas si pourri, ce nouvel archétype pour ados.
Hier soir donc, je me laisse tenter. Fondamentalement, le film n'est pas une purge absolue. Les presque 2 heures passent pour les 2/3 assez linéairement, sans émotion, le dernier tiers étant mêlé de paresse intellectuelle devant les abymes scénaristiques qui nous sont offerts.


J'ai pu lire, ici et là, qu'il y avait du suspense. Que le rythme était soutenu. Que c'était vraiment moins pire que prévu. J'accorde au film une certaine réussite des effets spéciaux. Ce labyrinthe a de la gueule, même s'il reste loin, très loin, à des années lumières du CUBE. La logique est assez cohérente car il s'agit d'un Kho Lanta et non de la volonté de tuer et d'éliminer impitoyablement. Les créatures sont correctes, même si les animations sont parfois brouillonnes.


ATTENTION IL VA Y AVOIR DU SPOALE !


J'ai regardé ma montre. Oui, devant ce suspense infernal, j'ai regardé ma montre. C'est assez rare, je dois l'avouer, car je peux être bon public, parfois trop. Jamais je n'ai crû que le héros pouvait échouer. Immédiatement j'ai perçu les morts à venir. Le film répond à des codes devenus éculés, sans aucune audace ou réflexion digne de ce nom. Tout m'a paru lisible à des kilomètres à l'avance, tel ce focus sur le petit grassouillet et sa statuette à offrir en offrande aux larmes à venir, nécessairement. Telle cette romance fade. Tels ces faux rebelles. Tel ce trop méchant trop costaud dont on sait pertinemment qu'il ne finira pas le film.


Tendu ? Nerveux ? Qui a tremblé devant cette course poursuite avec ces créatures de fer ? Qui a crû un seul instant que le sauvetage échouerait ? Qui a cru qu'un mur écraserait un héros ? Qui n'a pas sourit devant ces monstres mécaniques bien lourds qui ne font pas s'écraser un toit en branchages ? Je ne parle pas de tronc, mais de simples branches. Ou alors c'est du Mithrill ....


La société présentée dans ce Kho Lanta pour teenagers est ultra classique, tout comme le sont ces groupes de trancheurs, coureurs et autres biscototeurs en attente de poils. L'Elu est une figure ô combien novatrice pour qui n'a jamais vu de film ou lu de livre. Hunger Games jouissait d'une certaine dérision, d'un certain second degré parfois, ici tout est ultra sérieux. Le pire, l'achèvement de mon cerveau, fut le dernier quart d'heure. Dès lors que je réfléchi, je ne peux m'empêcher de trouver les explications ridicules. Le fonctionnement du labyrinthe, le but, l'origine, cet hélicoptère post apocalyptique tout droit sorti des années 1990, ce cramage en règle du monde, cet océan de verdure dans un monde carbonisé, cette superbe technologie dans un monde carbonisé, cette électricité qui transpire de partout, dans un monde toujours aussi carbonisé. Pourquoi s'emmerder à dépenser une énergie aussi phénoménale dans une construction aussi dingue ? Juste pour tester la capacité de jeunes boutonneux à ... se dépasser ? J'aurai tant aimé que ce labyrinthe soit un simple rêve. Pourquoi ces génies n'ont pas eu l'idée incroyable de faire une échelle pour monter aux murs ... ??? Pourquoi le lierre ne pousse pas au murs dans les dialogues, mais pousse aux murs quand même pour sauver le héros ?Pourquoi les dialoguistes n'ont pas eu l'audace d'écrire des dialogues un tant soit peu élaborés ? Comment ce héros sans charisme parvient en trois jours à prendre l'ascendant sur un groupe qui s'est constitué en 3 ans à force d'épreuves et de tensions partagées ? Parce qu'il est le héros ? Parce que c'est lui qui va se taper la jolie ado aux déjà trop jolis seins que personne, malgré 3 ans d'abstinence dans une période légère poussée hormonale, ne songe à culbuter, alors que les biscototos sont des gros méchants ?? On me parle de film psychologique ???? Est-on simplement sérieux quant au sens des mots ? Pourquoi ces jeunes cons, qui viennent de voir une vidéo où des militaires tuent sans pitié, se jettent dans leurs bras dans le quart de seconde de leur arrivée ? Syndrôme de Stockholm ???? Même pas peur ?


Dès lors qu'on ne réfléchi pas du tout, le film avance. Il y a des plans sympas, parfois. Dès lors qu'on n'écoute pas les dialogues, ces murs qui se meuvent sont impressionnants. Ces pièges corrects. Dès lors qu'on attend rien, on ne trouve rien.


J'ai vu tellement pire, que je ne vais pas le descendre plus avant. Mais j'ai vu tellement meilleur, et de loin, très loin même, que je ne peux laisser 4 à cette pauvre production. Rôles interchangeables et déclinables à souhait, brutalité de cours de récréation, fille alibi, musique déjà oubliée, sans imagination pour peu qu'on ait vu soit Lost, Hunger Games, Cube ou Kho Lanta, ce Labyrinthe initiatique est fade, pauvre et sans intérêt réel, si ce n'est de boucler la soirée d'une semaine bien remplie.

Aqualudo
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le 7 nov. 2015

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Aqualudo

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