Repéré avec notamment Train de nuit et l'impressionnant Black Coal, Diao Yi'nan figure parmi les cinéastes les plus prometteurs du moment. Ce que Le lac des oies sauvages ne confirme qu'à moitié tant ce polar nocturne et pluvieux se prend un peu les pieds dans le tapis, dans une stylisation extrême dont les qualités d'atmosphère ne peuvent masquer les défaillances d'un scénario principalement répétitif et contemplatif. Qu'il y règne une certaine opacité dans son récit, ce n'est pas si grave, c'était aussi le cas dans Un grand voyage vers la nuit de Bi Gan mais ce dernier avait pour lui un côté onirique assez fascinant (pas pour tout le monde, évidemment) qu'on ne trouve pas dans Le lac des oies sauvages. L'aspect romanesque, voire romantique du film est sous-jacent mais s'efface devant l'architecture alambiquée et pas si originale que cela de la trame policière, malgré le talent certain du metteur en scène, qui semble d'ailleurs en être un peu trop conscient. La virtuosité du film a quelque chose d'un peu gratuit dans cette chasse à l'homme qui n'est pas loin de tourner en rond et même à vide, loin d'égaler son modèle revendiqué, M le maudit de Fritz Lang.

Cinephile-doux
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le 16 nov. 2019

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Cinéphile doux

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