Chasse à l’homme violente, nocturne, mélancolique. Les deux destins qui se croisent, celui du voyou taciturne en quête d'une rédemption sans retour et celui de la prostituée en quête d'affranchissement, tissent en s’emmêlant une trame tragique d’une grande force. La narration est un long fleuve tantôt méandreux, avançant comme à tâtons, tantôt rapide et brutal ; les fréquentes ellipses, pas toujours immédiatement déchiffrables, donnent légèreté et élégance à l’ensemble. La nuit suburbaine est remarquablement filmée, comme par exemple dans la scène étrange où l’on voit des danseurs aux semelles lumineuses exécuter en plein air un madison sur Rasputin de Boney M. Bref du très beau cinéma.