Le Lac des morts vivants par Ninesisters
Je retire tout ce que j'ai pu dire en mal sur le cinéma français : il est lui aussi capable de produire des daubes de série Z – à l'instar de ce Lac des Morts-Vivants – ce que je trouve presque rassurant. Ce film est même au-delà de la série Z tant son niveau de catastrophe transforme son réalisateur en digne successeur de Ed Wood, même s'il faut bien avouer que le budget lilliputien de ce long-métrage est sans doute pour beaucoup dans la débâcle finalement hilarante qu'est Le Lac des Morts-Vivants.
Déjà, il faut savoir que résumé d'une autre façon, ce film serait l'histoire de bonasses qui viennent se baigner à poil dans le lac d'un petit village paumé pour mieux s'y faire dévorer. Ca commence mal. Pour le reste, je ne sais pas comment décrire ce monument.
Budget oblige, il n'y a qu'un seul véritable acteur, les autres sont apparemment (d'après ce que j'ai pu lire) soit des proches du producteur du film, soit des habitants du village où le tournage s'est déroulé. Ce qui vous donne une bonne idée, je l'espère, du degré de raffinement du jeu desdits acteurs.
Budget oblige, l'équipe du film n'a pas jugé opportun de restaurer l'ambiance des années 50 : les personnages conduisent donc des voitures qui n'existaient pas à l'époque, et abhorrent des looks qui auraient paru extravagants aux habitants de cette même époque, qui auraient alors douté de leur confort bourgeois vu le nombre de protagonistes masculins avec des cheveux longs. Donc niveau crédibilité, là encore : zéro pointé. Pour ne rien arrangé, les seuls costumes propres au film – ceux des nazis – ne ressemblent que de loin aux véritables uniformes...
Budget oblige, les effets spéciaux sont moisis : le maquillage des zombies ne résiste pas à l'eau – je vous rappelle qu'ils sortent d'un lac, donc vous imaginez le résultat – le sang est de l'eau vaguement colorée, et les scènes sub-aquatiques ont été tournées dans une piscine dont nous apercevons distinctement les bords.
A ce niveau, je ne crois pas qu'il soit utile d'en rajouter, même si je serais tenté de vous conter la grande histoire d'amour entre un zombie et sa fille, qu'il a eu avant de se faire tuer et aujourd'hui âgée de 10 ans ; c'est sublime. Le Lac des Morts-Vivants est donc une grosse blague, un film edwoodien dans l'ampleur de son désastre, et finalement du plaisir coupable que nous pouvons prendre à nous en moquer.