Commercial et rétrograde

Pour parler crûment, l'intrigue est anecdotique, fait passer les protagonistes pour des produits commerciaux Disney (Bagheera est réduit à un gros chat mignon avec tout le monde et simple garde-fou avec Baloo... Ce même Baloo qui n'est plus que sénile...) et enterre définitivement le livre original de Rudyard Kipling. Livre que l'on avait beaucoup apprécié, qui avait déjà subi de grandes libertés avec le premier opus, mais qui n'apparaît donc pas d'une ligne dans le second film... Il y avait pourtant de quoi ! Il nous manque encore d'incroyables histoires de Mowgli après la fin du premier dessin animé... Mais non, on nous sert cette longue publicité pour Disney : Kaa qui fait la tête de Mickey avec des cactus, le temple qui reprend la tour d'animaux du Roi Lion, les multiples reprises du tube du premier film Il en faut peu pour être heureux... À trop vouloir se reposer sur ce qui a déjà été fait, la sauce ne prend plus. Notons que si les personnages féminins étaient bannis du premier film (grande entorse au livre où ces derniers ont une place importante), ici on ajoute la " petite amie" de Mowgli, qui se résume à un rôle de potiche : elle est souvent moquée, semble être un objet sexuel attirant dès sa prime jeunesse, a peur de tout, et se fait même sauver par son petit frère en couche culotte ! Ou comment faire une fillette "nunuche" juste bonne à mettre en valeur le héros qui la sauve. Pour les clichés, nous n'auront pas progressé. Un humour peu efficace, et une fin sans prise de risque (là où le Roi Lion se permet de montrer la mort en face de ses personnages, ici on se refuse à égratigner même le méchant qui se prend malgré tout de sacrés coups...). Vu lors de sa sortie au cinéma, dans ma prime jeunesse, cela fut un désintérêt total, aujourd'hui je comprends pourquoi. À réserver à ceux qui adulent Disney et veulent réentendre le célèbre tube Il en faut peu pour être heureux, mais reste (très) écœurant pour les autres.