Le Loup de Wall Street par Biniou
On va commencer par les bonnes nouvelles, le film est en grande partie une comédie et j’ai ri, beaucoup même par moment, ce qui est plutôt bon signe. Ensuite, je trouve que les trois heures passent bien, le rythme est excellent, les acteurs sont bien, la réalisation de Scorsese est ma foi bien torché, du bon boulot quoi.
Mais alors pour quoi je n’aime pas ce film ? Ce n’est pas vraiment une question de morale, Scorsese ne tombe jamais dans la complaisance, il adopte juste le point de vue d’un gros c.on. En fait mon problème avec ce film vient en partie d’un manque d’amour au sens large du terme.
Tout le monde ramène ce Loup aux grands films de Martin, mais il y a au moins une différence notable, ici personne n’aime personne. Dans Les affranchis Henry à des amis et un code d’honneur, dans Taxi Driver, Travis se la joue chevalier blanc, Scorsese malgré les personnages antipathiques qu’il filme conserve dans son écriture un certain romantisme, de façade bien souvent, mais il nous fait comprendre que ce sont des hommes, parvient à les humaniser.
Dans le Loup de Wall Street il n’y a aucun sentiment, bon ou mauvais, pour moi ce film se résume au repas entre DiCaprio et McConaughey, un verre, une branlette et des biftons. DiCaprio n’a pas d’amis, Hill s’en fout de lui, seul l’argent compte, dès qu’il y a un danger pour ce dernier, les liens qui sont censé les unir s’effacent. DiCaprio n’aime pas sa femme, même à sa première rencontre il veut juste la sauter (et on le comprend mais là n’est pas le problème), elle reste pour son fric, lui pour sa chatte. DiCaprio n’aime pas ses enfants, quand il fait tout pour partir avec l’un d’entre eux c’est un geste purement égoïste, il veut emmerder sa femme. Scorsese met de coté l’humain et sa me gêne profondément.
Au milieu de tout se brouhaha Wall Streetien il ne se passe rien qui ne m’intéresse, moi je veux bien que ce film parle du pouvoir corrupteur et déshumanisant de l’argent, mais il faudrait déjà qu’au départ il nous présente un constat, pour évoluer, là je ne vois rien de tout ça. Jordan Belfort est un en.foiré, ça c’est une évidence, mais alors pourquoi s’arrêter trois heures sur sont cas, je pense que tout le monde est au courant que le milieu de la finance c’est un milieu de requin golden-boy. Le film aurait a mon sens été beaucoup plus beau, s’il avait montré Belfort perdre petit à petit son humanité, plonger dans une spirale destructrice alors qu’au même moment il est dans une autre spirale, celle de la fortune. Jamais je n’ai eu envie de rentrer dans ce film, jamais ce dernier n’est venu m’agripper et au final même quand j’ai ri c’était vraiment pour le gag sans le prendre dans le tout qu’il constitue. Un tout petit film.
PS : J’ai tenté d’expliqué quelque chose qui n’est pas clair dans ma tête, j’espère que c’est compréhensible.