Ce film m'a clairement mis une tarte dans la gueule !


Il fait parti de ces films français qu'on a l'impression d'avoir aperçu étant jeune (ou, en tout cas, en voyant l'affiche, on est persuadé de ce que doit donner le film). Et comme, en plus, je ne connais que très peu la carrière de De Broca (juste le film de cape et d'épées Le bossu).


Je découvre un début d'analyse de ce film sur le podcast de CaptureMag, qui parle d'un des rares films français qui puisse se prévaloir de l'esprit de Goetlib, etc. Je me dis, même si je ne suis pas expert en Goetlib, "Hein ?! Mais je n'ai jamais vu ce film en fait !".


Petite avertissement, je vais "spoiler" des éléments de l'intrigue (du moins, qui arrive dans la première 1/2 heure). Je sais, cela ne ressemble pas à un spoiler (surtout si on a lu le pitch, la bande annonce, elle, ne révélant rien) mais le choc fut tel pour moi qui ait découvert le film, vierge de toute info, que je souhaite qu'il en soit ainsi pour vous également ! Mais comme le film a déjà 47 ans, je ne vais pas masquer le texte :)


Du coup, ni une ni deux, je coupe le podcast, et je me mets en quête de voir ce film (sans rien en lire, pas même le pitch). Ça commence donc en mode James Bond à la Octopussy et, au bout de 5mn, le film part en live ! En quelques instants, des vannes à base de cabine téléphonique, de bouche d'égout, un Belmondo (Bob Sinclar, découverte également de l'origine du pseudo de notre DJ national !) vêtu d'un manteau de fourrure absolument dingue, ça part en cacahuètes et en plus, ça se permet des outrances gores que je ne connaissais pas du cinéma français d'alors. Je vérifie la date : 1973 ?! Ok, rien qu'avec la scène de l'aéroport, je découvre que les ZAZ et leur humour (qui débutent leur aventure avec Hamburger film sandwich de 1977) se sont fait mettre 4 ans dans la vue ! (et ça, c'est un choc !).


Le film enchaîne les scènes hilarantes (les traducteurs ! et la femme de ménage sur la plage !!).
Et cette dernière scène, que je prends pour une simple vanne, fait basculer le film (nous ne sommes qu'à 20mn !) : l'aspect parodique à outrance du film n'était en fait que la création "en direct" d'un écrivain d'une saga de héros d'espionnage. Le film devient alors une oeuvre méta, qui alterne les séquences ZAZ / Les nuls / OSS117 période Hazanavicius absolument géniales et un questionnement sur les affres de la création, de l'alter ego, du fardeau d'un succès commercial et l'inclusion dans le récit de l'auteur d'éléments de sa vie propre !


(à noter le caméo inoubliable de Jean Lefebvre en plombier relou, qui se retrouve quand même à baigner dans son sang, criblé de balles, chose que vous ne verrez jamais plus de votre vie ! :D)


Bébél est géniale dans ses 2 rôles, Jacqueline Bisset est assez sublime, Vittorio Caprioli est hilarant et il y a plein d'autres gueules connues.


Je ne vais pas étaler plus avant toutes les scènes marquantes et/ou drôles du film : je viens de découvrir un ovni dans le cinéma français, déjà en son temps, oeuvre protéiforme, drôle et + profonde qu'il n'y parait, et qui n'a pas eu sa pareil, à mon sens, depuis sa naissance il y a 47 ans...


Chapeau, Monsieur de Broca !

gruute
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le 18 avr. 2020

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gruute

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