Dès le 1er sous-titre, on annonce la couleur "Ceci est une histoire vraie", traduction : "Il faut pleurer". Introduction. Violons. Champs de coton.

Déception.

Les rares moments de réelle tension et émotion sont dus aux événements tragiques de la ségrégation appuyés par des images d'archives ; le parallèle entre la vie mondaine et lisse du père contre celle engagée et tourmentée du fils aîné propose quelques scènes intéressantes, mais la surenchère de bons sentiments soulignée par des violons omniprésents empêche toute subtilité. On regrette la mise en place systématique de moments légers et joyeux qui préviennent sans surprise les drames familiaux, donnant un effet de "contrôle du spectateur", sans ambiguïté.

L'ensemble semble survolé, effleuré, tel un catalogue à peine feuilleté. On aurait préféré moins d'années accumulées, mais plus de profondeur, des silences, des arrêts sur image, des suggestions, des ombres, des mains, des jeux de regards, plutôt que des envolées de violons au moindre battement de cils. À savoir, pourquoi et comment Cecil gagne la confiance et le respect des membres de la Maison Blanche autrement que par sa simple présence, en quoi celle-ci fut-elle différente de tous les autres membres du personnel et fit de lui un personnage exceptionnel ? Aucun approfondissement tant factuel qu'esthétique.

De fait, si le sujet noble et l'Histoire (avec un grand H) sont, par essence, intéressants et poignants, le traitement académique et poussif suscite tantôt l'indifférence, l'ennui voire l'agacement et ce malgré une bonne distribution et un acteur principal plus que respectable.
Anomaliza
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le 17 sept. 2013

Modifiée

le 12 janv. 2014

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Anomaliza

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