Ca commence très mal: une plantation de coton, la famille du bonheur (esclaves mais hyper affectueux, gentils, généreux, on imagine que c’est LA famille) et le drame.
boum boum boum (c’ets le bruit des sabots)

Voilà un film qui démarre comme un bourrin: aucune finesse, rien que du “déjà vu 50 000 fois”, et “on connait déjà la fin”.
Et puis le naïf Cécil apprend son métier (sans vouloir spoiler, un indice: c'est le titre du film), découvre la maison blanche, et on commence à rentrer dans l'histoire (et dans la maison pendant qu’on y est).
Le film devient presque rébarbatif avec la succession des présidents et de leurs réformes (ou non réformes) relatives aux droits des noirs, on enfile les mandats comme des perles, sans beaucoup de recherche, et ça donne un côté maladroit à l'ensemble.

Par contre on suit en parallèle la vie de la famille de Cécil, et là c’est presque touchant: la femme qui se retrouve complètement paumée, le fils qui se bat pour ses droits, et notre benet de cécil perdu au milieu de tout ça.
La famille est d’ailleurs bien plus touchante que cécil qui reste un peu trop figé dans ses baskets, mais Oprah machin s’en sort très bien et arrive à rendre son personnage beaucoup plus complexe et torturé qu’on aurait pu le penser. Forest withaker (with is black youhou!) est épatant de transparance, ce qui colle exactement avec ce rôle effacé et pourtant essentiel du majordome.

Le film est touchant quand il parle de la lutte des noirs, des difficultés qu’ils rencontrent, de la cruauté qu’ils affrontent au quotidien, et là on se sent mal d’avoir la peau trop claire.
Quelques réflexions sur l’importance d’avoir des majordomes à la maison blanche, qui permettent de montrer que les blacks sont des travailleurs efficaces en qui on peut avoir confiance, et qu’à leur manière ils font avancer doucement la cause des leurs, c’est un peu trop exagéré mais ça porte à réflechir et c’est déjà bien.

Et puis revoilà la cavalerie, on repart avec des sabots, on appuie un peu trop là où ça fait mal, on nous fait 10 minutes de Obama lobbying, et c'est juste dommage.

Cela dit revivre l’élection du premier président noir des USA juste après l’évocation de la lutte pour l’égalité, ça fait forcément quelque chose et c'est incontestablement un évènement historique.
iori
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste 2013 et des pellicules

Créée

le 9 oct. 2013

Critique lue 419 fois

iori

Écrit par

Critique lue 419 fois

D'autres avis sur Le Majordome

Le Majordome
drélium
6

34 years a slave

Armé de son charme ricain breveté, The Butler est fait pour verser sa petite larme à emporter, que ça dégouline sur ta joue sans crier gare alors que l'on ne voit que des gros plans de visages...

le 29 avr. 2014

28 j'aime

Le Majordome
Moorhuhn
3

La Soupe à oscars

Recette du films à oscars - Facile à préparer - Budget abordable Commencez d'abord par parler d'une histoire vraie sans prendre de grands risques. Quoi de mieux que de parler de la...

le 7 oct. 2013

28 j'aime

4

Le Majordome
hugovanmalle
8

Critique de Le Majordome par hugovanmalle

Je n'avais ni vu l'affiche, ni ne savais de quoi parlait le film. On m'y a entraîné et c'est une bonne chose, j'ai regardé le film comme il se déroulait sous mes yeux et j'en suis sorti en me disant...

le 12 sept. 2013

28 j'aime

Du même critique

Adults in the Room
iori
8

La dette qui avait trop de Grèce (ou l’inverse)

Voici un film qui illustre parfaitement une certaine idée du cinéma, celle qui permet à des orfèvres de s’emparer de sujets politiques difficiles, abscons et d’en donner une interprétation qui permet...

Par

le 24 oct. 2019

31 j'aime

Jalouse
iori
7

Le cas-Viard

Comme quoi c’est possible de faire une comédie qui force le trait sans tomber dans la danyboonite aigüe (une maladie de la même famille que la kev'adamsite ou la franckdubosquite). Karine Viard...

Par

le 14 sept. 2017

27 j'aime

9

Les Cowboys
iori
8

Kelly watch the stars

François Damiens dans un film qui s’intitule “les cowboys”, où il incarne un père de famille fan de country dans les années 90. Voilà une base qui donne envie. Envie de fuir bien loin. Sauf que ça se...

Par

le 18 nov. 2015

24 j'aime

7