Journal d'un homme de chambre

Après une première scène ultra manichéenne et tire-larmes, j'ai cru être tombé sur le pur film "à Oscars" bien larmoyant. Et effectivement certaines caractéristiques de ce type de production consensuelle à gros budget sont bel et bien au rendez-vous, tels que les inévitables bons sentiments.

En même temps on parle d'un film sur la fin de l'esclavage et le combat pour les droits civiques, donc la part de discours politiquement correct n'est pas illogique, d'autant que le réalisateur Lee Daniels parvient la plupart du temps à nuancer son propos, notamment dans cette intéressante opposition de génération entre le père soumis et le fils rebelle, en fonction de leur enfance respective.

Ainsi, plus d'un demi-siècle de l'histoire contemporaine des Etats-Unis est balayé au cours de cette fresque familiale. Parfois de façon anecdotique, avec ces Présidents qui défilent brièvement à l'écran (John Cusack en Nixon, c'te blague!), mais au moins on ne s'ennuie pas et on prend plaisir à réviser ses connaissances historiques.

La mise en scène de Lee Daniels se révèle assez classique, en rapport avec l'académisme de son propos.
Quant au casting, emmené par un Forest Whitaker impressionnant, il rassemble quelques seconds rôles inattendus (Mariah Carey, Lenny Kravitz, Oprah Winfrey) et prestigieux (Jane Fonda, Alan Rickman, Vanessa Redgrave, Liev Schreiber...).

Au final, "The Butler" n'est clairement pas un chef d'œuvre, mais reste un bon film didactique sur un sujet difficile et poignant.