Un drôle de zozo qui reprend le flambeau

Voici l'exemple parfait de l'excellent film de divertissement : un casting de très grande qualité, une mise en scène inventive due à un réalisateur habitué des challenge, une BO envoûtante, des combats d'escrime parfaitement réglés, ainsi que de belles acrobaties, une belle photo et des décors et costumes soignés. Le réalisateur de GoldenEye revisite brillamment le mythe du justicier masqué en proposant une variation subtile, mais fougueuse, fertile en péripéties, duels et cascades. Il dirige de beaux acteurs tel Anthony Hopkins excellent en Zorro vieillissant (la leçon d'escrime et l'apprentissage sont une des meilleures scènes du film), un Banderas athlétique et fantaisiste qui devient le premier interprète hispanique du personnage, une rayonnante Catherine Zeta-Jones plus espagnole que jamais, elle irradie carrément le film par sa beauté et ses belles toilettes. On a aussi un très bon Stuart Wilson comme toujours dans le rôle du méchant.
Le film gagne donc autant par sa mise en scène et sa direction artistique que par ses acteurs, et on peut même dire que la Columbia-TriStar osait un truc dingue en engageant un acteur non Américain pour le rôle de Zorro, car avant Banderas, le rôle avait beaucoup servi à Hollywood, en Italie, en Espagne... mais jamais il ne fut tenu par un Hispanique. Et le grand mérite de Banderas et de son réalisateur (et par la même occasion de son producteur, tonton Spielberg) est d'avoir réussi à faire oublier le Zorro de Walt Disney qu'on a pratiquement tous ingurgité à la télé quand on était petit. L'intrigue est donc complètement transformée, en gardant quelques trucs : le vrai Zorro élégant et distingué perd tout, mais après 20 ans d'errance, il forme un drôle de zozo, sorte de voyou latino pour une passation de pouvoirs afin de reprendre le flambeau du justicier, et le film plonge le spectateur dans un tourbillon intense.
C'est le modèle du savoir-faire hollywoodien, construit comme les meilleurs films d'aventure de l'âge d'or, car pour une fois dans une grosse production du genre, on n'oublie pas l'histoire et les personnages au bénéfice des effets spéciaux. On a du rythme, de l'humour débridé (le duel sexy entre Tonio et Cath), aucun relâchement ni creux, et peu de temps pour reprendre son souffle devant ce spectacle chatoyant où l'on sent la marque du producteur Spielberg, et l'on se dit parfois que Zorro et Indiana Jones ne font qu'un. Tout ça pour dire que c'est un film qui est fait pour tous les publics, bien enrobé par les superbes mélopées espagnoles de Horner, bref, que du bonheur !

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le 3 avr. 2018

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Ugly

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