En voyant ce film, j'ai eu une petite pensée pour feu Tony !

Dans les faits réels, ce sont les nordistes qui tentent de récupérer leur locomotive. Buster a inversé les rôles, non pas parce qu'il serait pro sudiste, mais simplemlent parce qu'il considère qu'il n'y a pas de gentil à proprement dire et que les nordistes peuvent être autant méchants que les sudistes. Evidemment, ce n'est pas forcément perceptible dans ce film qui se contente d'inverser les choses ; Buster n'essaie aps de montrer des gentils nordistes parmis les ennemis, de même qu'il ne montre pas vraiment de méchants sudistes parmis les gentils... Mais bon, soit.

Le scénario est sympathiquement simple. Buster s'attarde sur un fait réel, et le magnifie grâce à son médium. Je m'attendais à plus d'humour, donc je suis un peu déçu. En contre-partie, la simplicité de la trame permet d'aller droit au but, de multiplier les conflits. Les enjeux sont très clairs dès le début aussi, Buster ne tourne pas autour du pot. Enfin, le bougre offre des moments spectaculaires dans sa narration et termine même son film avec de l'humour très sombre.

Côté mise en scène, c'est quand même bien fichu. Evidemment, il faut mettre ça en contexte avec la grammaire de l'époque, mais néanmoins, les plans n'ennuient pas car il se passe toujours quelque chose. C'est plus dynamique que certains films qui sortent aujourd'hui, même que certains films qui ne font pourtant que 10 minutes. Les cascades sont impressionnantes, comme toujours chez Keaton, mais pas très nombreuses. Les acteurs surjouent parfaitement. Et puis il y a ces petits détails, cette utilisation complète des décors, cet approfondissement des situations en fonction de l'image. Malheureusement. J'aime beaucoup cette photo de Keaton devant son train.

Bref, Keaton offre là un bon scénario, qui manque parfois de nuance peut-être, ou plus d'action ou plus d'humour, mais qui, en l'état, reste un très bon divertissement surtout que Buster semble s'amuser avec ce film de la même manière qu'un gosse joue avec son train.