Après La Liste de Schindler et Jurassic Park, Steven Spielberg se lance dans un projet de suite, Le Monde perdu, deuxième volet de l'interminable saga nostalgique Jurassic Park.
Ce n'est pas la première suite de Spielberg, qui connu auparavant les Indiana Jones, mais c'est sa plus néfaste (si l'on oublie un certain film sorti en 2008, le royaume, royaume du... crystal ? Je ne m'en souviens plus). Indiana Jones et le Temple maudit, mal-aimé par son créateur, étant trop sombre, avait le mérite d'être différent, un renouvellement. Le troisième film fut un peu plus banal, mais bénéficiait du charisme de Sean Connery en père aventurier. Le Monde perdu n'est pas la première suite de Spielberg, mais c'est sa plus répétitive.
Tout commence bien, une scène d'introduction classique, et un montage alterné qui passe du cri de la petite fille au bâillement de Ian Malcolm. On croit le voir sur l'île, avec des palmiers dans le décor, avant de se rendre compte que ce n'est que le métro de San Diego.
Après cette introduction classique mais efficace, c'est la catastrophe scénaristique. Le film n'existe plus pour lui-même mais pour le premier film. Il ne suffit plus tout seul, mais cède son existence pour finalement devenir l'ombre de l'original. C'est le piège de la mauvaise suite.
On a donc le droit à des retrouvailles avec les deux enfants, retrouvailles assez ridicules, avec deux personnages qui semblent soudain artificielles. Puis le film pique un sprint digne des cent mètres des Jeux olympiques. On retrouve John Hammond qui nous raconte, rieur, qu'il a appris de ses erreurs, qu'il ne recommencera plus, mais qu'il reste comme même une île avec des dinosaures, et qu'il y a envoyé une équipe de recherche, dont la petite amie de Malcolm, qui se sent donc obligé d'y aller. John Hammond, vous êtes stupide. Puis, on devine que Ian a une petite fille, et il lui interdit de l'accompagner. Et bien sûr, vous pouvez le deviner derrière votre écran, elle vient comme même ! Comment ? Pourquoi ? Nous n'en savons rien, mais ça ne l'empêche pas de pleurnicher après. Moi, même adolescent, si l'on me propose d'aller voir des dinosaures, ma réponse est claire et net : NON.
Insupportable enfant stéréotypé. Ne parlons même pas de la scène où le pouvoir de la gymnastique bat des dinosaures. Mais bon après tout, blablabla, fiction, enfant curieux, cinéma, vous me dites.
En matière de ridicule, le film est fort. Une mémoire pour cet homme qui est mort pendant sa pause pipi, ou pour cet autre, qui parle admiratif de l'odorat des dinosaures, avec sur son dos une veste tachée de sang, ou encore pour les "méchants business men qui font des safaris". La palme est cependant donnée à la séquence du bateau.
Si l'hommage final à King Kong est assez drôle et bien vu, Spielberg devrait par contre noter que dans le premier film, King Kong s'échappe dans la ville, après le voyage, et non pas dans le bateau. Parce que sinon, le monstre détruit le bateau, qui coule, et se noie.
Alors que retenir du film, que dis-je, de cet échantillon de nostalgie pur, de ce reflet d'un grand film innovant ? Retenons la présence de Jeff Goldblum, et des dinos, beaucoup de dinos. Ici, là, ou dans les rues de San Diego, partout. Des dinos variés et réalistes, sous le rythme d'une bonne B.O..
Cinéphiles et cinévores amateurs de divertissement, série B, popcorn movies, vous trouverez là votre plaisir. Pour les autres, circulez, il n'y a rien à voir.
5/10.

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le 6 oct. 2019

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