Le Monde de Dory
6.5
Le Monde de Dory

Long-métrage d'animation de Andrew Stanton et Angus MacLane (2016)

Pixar a vu son rythme de sorties sensiblement s’accélérer dernièrement avec trois films en moins d’un an, pour le meilleur (Vice-Versa) et le pire (Le voyage d’Arlo). Où se situe donc ce Monde de Dory ? Malheureusement dans la lignée de l’ennuyeux périple du jeune dinosaure…
Une rechute inquiétante pour le génie Pixarien alors que les sorties à venir – des suites de Toy Story, Indestructibles et Cars pour un seul scénario original, Coco – ne rassurent pas vraiment sur les capacités de renouvellement de la firme à la lampe. D’autant plus que les cousins de Disney ont prouvé avec Zootopie qu’ils pouvaient largement rivaliser dans le divertissement familial conscient et intelligent.
Pour revenir à Dory, le film souffre d’un cruel manque d’originalité et d’audace (un comble pour un Pixar) et d’un scénario paresseux, décalque en pilote automatique de son aîné Nemo, la poésie en moins. En faisant d’un gimmick rigolo mais limité (les pertes de mémoire du poisson) le cœur de ce sequel, celui-ci finit par rapidement tourner en rond.
Surtout il semblerait que Pixar ait forcé son modus operandi, y perdant sa singularité et ce qui les rendait intouchables dans le monde de l’animation. D’ordinaire, la force des long-métrages Pixar réside dans leur concept même. C’est l’histoire conçue autour de ce concept qui crée une émotion souvent fulgurante. Avec Dory, les réalisateurs sont partis de l’émotion (Dory ne se souvient plus de ses parents, c’est triste) pour construire l’histoire de façon un peu forcée. En inversant le schéma et choisissant la facilité, ils se sont un peu perdus, se privant de tout effet de surprise. Mine de rien, après deux décennies de petits miracles, Pixar enchaine en moins d’un an deux films bancals, à la storyline faiblarde, on l’on s’ennuie vite lorsqu’on a plus de 7 ans… Si le photoréalisme bluffant et la prouesse technologique d’Arlo sauvait un peu le tout, ce n’est même pas le cas de Dory qui se contente de n’être qu’un joli petit film d’aventures pour enfants (avec un horripilant final sur une autoroute). Pixar vaut tellement mieux que ça….
Espérons sincèrement que le studio ne fait que traverser une mauvaise passe et que l’inspiration va rapidement revenir. Parce que nous, on attend avec impatience les successeurs de La-Haut, Némo, Wall-e, Vice-Versa et Ratatouille. Et on s’attend à ne s’attendre à rien !

Créée

le 12 juil. 2016

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