Loin d’avoir connu le même genre de gloire littéraire que celui de la série des romans d’Harry Potter ou même celui du Seigneur des anneaux, Le monde de Narnia est tout de même considéré comme un classique de la littérature anglo-saxonne pour les enfants. Ayant lu tous les romans de cette série euphorique et élémentaire, j’étais assez curieux de voir comment l'équipe technique allait transcrire un monde aussi animalier et inégalable que celui des romans. Dans un côté visuel et scénaristique, c'est assez proche de l’univers du Seigneur des anneaux mais sous un ton plus sympathique et moins bourrin, où chaque être pullulant dans ce monde imaginaire sont des animaux parlants ou des hybrides sortant presque de la mythologie Grecque.


Peu importe l’originalité du scénario ou la succession de situations plus ou moins bien trouvées. De base, ce sont des livres adressés aux enfants. Il n’est donc pas question de chercher une histoire nouvelle ou une expérience cinématographique atypique. La trame scénaristique est quasiment la même que celle de tout film développant un monde imaginaire devant un public, en passant par les étapes habituelles comme la présentation des personnages, la découverte progressive d'un nouveau monde, l’accomplissement d’une certaine prophétie ou l’affrontement d’un terrible mal envahissant. C’est peut-être un point qui n’encourage pas forcément toute personne à visionner cette production mais pour ceux qui ont lu le roman, on ne peut nier la qualité irréprochable d’adaptation cinématographique d'un des romans de la série.


Tous les détails importants du roman sont bien pris en compte. On compte parmi les atouts majeurs l'univers de Lewis très bien décrit dans les décors, une philosophie animalière respectée à la lettre (le lion est le roi d'un monde, les loups agissent comme des soldats, des ours polaires pour tirer un traîneau commandé par une reine semant le froid autour d'elle.....) et un casting tout à fait satisfaisant, en particulier les quatre jeunes acteurs campant le quatuor de protagonistes principaux de jeunes aventuriers. On note quelques personnalités familiales qui caractérisent exactement des membres lambda d’une famille comme la petite sœur joyeuse et curieuse, une autre plus grande et qui est plus dans la raison et la logique ou un frère osant prendre les rênes de sa troupe car c’est le plus grand et le plus âgé.


C’est un point intéressant qui marche comme sur des roulettes. Cela apporte un soupçon de méfiance, de tension et d’intérêt qui renouvelle efficacement cette catégorie de films et apporte un brin de nouveauté propice. Dans l’ensemble, la réalisation est construite sous un visuel bien conçu, mêlant adéquatement prises de vues réelles et images de synthèse. On compte au moins 23 espèces animalières conçues pour les besoins du film, le plus grand nombre jamais réalisé pour une production comme celle-ci d’après les dires du créateur des maquillages lors d'une interview. Le divertissement est un peu près acceptable pour faire plaisir aux adultes. Je le répète, les livres sont destinés à faire voyager magiquement les enfants dans un univers plus compréhensible, avec un vocabulaire moins recherché que celui employé dans les romans de J.R.R. Tolkien. Honnêtement, je ne pense pas que le metteur en scène avait seulement l’intention d’inciter les enfants à foncer dans les salles de cinéma.


Il fallait bien motiver les adultes mais pour ça, cela n’a pas dû être une tâche facile à accomplir. Le réalisateur a seulement mis en oeuvre les deux premiers Shreks. Il n’avait sans doute pas la vision, la façon de faire, ni même l’expérience pour développer une production s’adressant aux adultes. De plus, trouver un équilibre visuel pour satisfaire à la fois les adultes et les enfants sans choquer ou ennuyer l'une des deux parties n’est pas à la portée de tout le monde. Cette limite se ressent légèrement pendant le visionnage mais ce n’est qu’une brindille, un détail mineur, largement compensé par l’exposition d’un environnement alimenté par une magie prenante et d’un charme incontournable, sans omettre un rythme convenable et digne de tout film d’aventure comme celui-ci et des effets visuels très convaincants pour représenter chaque être du monde de Narnia, surtout le lion Aslan qui est d'une splendeur incontournable pendant le visionnage. 7/10




  • Attendez, vous n'êtes pas curieux de savoir où j'étais ?

  • C'est le jeu justement, c'est pour ça qu'il te cherchait partout.


LeTigre

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