Le Monde de Nemo
7.3
Le Monde de Nemo

Long-métrage d'animation de Andrew Stanton et Lee Unkrich (2003)

Le Monde de Nemo, cinquième long-métrage des Studios Pixar est souvent considéré comme l’un des meilleurs films d’animation de l’histoire. Comme le précédent opus de Pixar : Monstres et Cie., John Lasseter décide de déléguer la réalisation et cette fois-ci c’est à Andrew Stanton qu’est confié cette lourde tâche. Andrew Stanton ne débarque pas de nulle part puisqu’il participe au script de Toy Story (1995), co-réalise 1001 Pattes (1998), participe au script de Toy Story 2 (1999) et est producteur (exécutif) de Monstres et Cie (2001). C’est donc véritablement quelqu’un qui connait bien le studio. Néanmoins avec ce film il va prendre plus d’importance, puisqu’il ne réalise pas seulement le film, il en écrit l’histoire (seul) et participe au scénario avec deux autres personnes : Bob Peterson et David Reynolds.


Cette histoire émerge dans la tête d’Andrew Stanton en 1992, lors d’une visite à Marine World en 1992, il s’émerveille devant la beauté des aquariums géants et se dit alors que le monde sous-marin serait magnifique à réaliser en animation. Cependant l’histoire père-fils commence à émerger en 1997, lors de la postproduction de 1001 Pattes, il peut enfin passer un peu de temps avec son fils durant un week-end mais il se rend compte que son fils n’est pas heureux puisque Andrew surprotège son fils, en ayant toujours peur qu’il se blesse ou qui lui arrive quelque chose. L’histoire du film est alors posée… Andrew Stanton présente alors son projet à John Lasseter et ce dernier accepte sans hésiter, puisqu’il était déjà très intéressé par un film se passant dans le domaine marin. Pour donner plus de crédibilité au film, John Lasseter a imposé aux animateurs des visites dans des aquariums, de la plongée à Monterey et à Hawaii, et ont même suivi une série de conférences en Ichtyologie (la branche qui traite des poissons).


L’histoire est (comme souvent avec Pixar) en apparence simple : un père qui part à la recherche de son fils (enlevé par les humains) et qui est prêt à tout pour le retrouver. Mais à l’époque, les films d’animation traitant de la relation père-fils n’étaient pas légions, donc il y avait quand même une véritable prise de risque côté scénario, et aussi côté animation puisque je crois que c’est la première fois qu’un film se déroule dans le monde marin en étant animé par ordinateur. En plus la trame est un peu plus complexe, puisque depuis la disparition et mort de sa compagne et de tous ses enfants (excepté Nemo), Marin a une peur bleue (n’y voyez pas de jeu de mot !) de l’océan. C’est-à-dire que depuis il ne s’est jamais aventurer plus loin que son récif d’anémone (quartier dans lequel il habite). Or ce périple vers l’inconnu est justement le cœur de ce film. C’est d’ailleurs pourquoi je n’ai pas compris la traduction française du film, puisque les rares fois où on voit Nemo, c’est dans l’aquarium du dentiste, on ne peut pas dire que ce soit véritablement un monde…


Les personnages du film constituent également un des points forts du film (tant par leur design et leur caractère), puisqu’ils sont tous uniques, hauts en couleurs et sont tous véritablement différents. En plus ils ont beaucoup d’humour : le trio de requins végétariens menés par Bruce !, les tortues (on dirait qu’elles ont prises des substances illicites. Et bien sûr il y a Dory. C’est vraiment l’une des personnages les plus intéressantes de ce film mais aussi que Pixar a créé (d’ailleurs je comprends pourquoi ils ont voulu faire un film centré sur elle). Elle est à la fois drôle, touchante et délirante. Bref tous les ingrédients sont réunis pour qu’on se prenne d’affection pour elle. Mais c’est également tout le contraire de Marin qui est toujours sérieux et craintif. C’est pour ça que les relations entre les différents personnages sont aussi intéressantes et pas seulement la relation Nemo-Marin, mais aussi la relation Marin-Dory. Puisque sans ces traits de caractères spécifiques (et opposé), on s’ennuierai davantage. C’est d’ailleurs en connaissant de mieux en mieux Dory que Marin se métamorphoser et va donc plus vivre son aventure plutôt que de la subir. Les personnages secondaires maintenant, eux sont de toutes les couleurs et de toutes les espèces (requin, hippocampe, poisson chirurgien, tortue, méduse,…). C’est d’ailleurs ce qui les rend uniques et charismatiques. Personnellement j’ai eu un coup de cœur pour Crush la tortue et Bruce le requin. La bande de Gil n’est pas en reste mais ils n’ont pas le charisme d’un Crush par exemple (sauf justement Gil qui me fait un peu penser à Doc Hudson dans Cars).


A travers ce film, on note également une amélioration du graphisme, le monde sous-marin est vraiment magnifique, on en prend plein les yeux : que ce soit dans le champ de méduse, dans le quartier anémone. Même le cabinet du dentiste est plutôt réussi. Par contre le studio a toujours du mal dans l’animation des humains, le résultat n’égale pas Boo de Monstres et Cie. mais reste acceptable (notamment pour le dentiste puisque Darla est un peu moins réussie).


Que dire également de la performance musicale de Thomas Newman (le cousin de Randy Newman, compositeur attitrée des premiers long-métrages Pixar), qui nous a composé une musique de toute beauté comme le Nemo Egg . Il fait moins dans le « jazzy » mais le bougre n’a rien à envier à son cousin !


Enfin je terminerais en parlant du doublage qui est pour moi très bon voir exceptionnel. Je l’ai tout simplement adoré et je n'y vois aucune fausse note (sauf peut-être le générique français qui écrit en premier les noms de Dubosc, Nacery et Ginola reléguant ainsi Céline Monsarrat dans une forêt de noms...) Franck Dubosc en Marin passe très bien, sa voix colle parfaitement au personnage. Même chose pour Céline Monsarrat qui livre un doublage d’une qualité rare. Le jeune Kévin Sommier en Némo s’avère être également un très bon choix, j’ai adoré la scène qui marque les débuts à l’école de Némo, lorsque Mr.Raie demande à Némo où il habite, Némo n’arrive pas à prononcer correctement le mot « anémone » !!


Bref, encore une réussite pour les Studios Pixar, puisque le film rapporte quelques 940 millions de dollars pour un budget dix fois inférieurs ! Chez nous le film reste le plus gros succès du Studio à la Lampe avec ses 9.7 millions d’entrées ! Le succès critique est également au rendez-vous puisque Pixar remporte pour la première fois de son histoire « l’Oscar de meilleur film d’animation » et avait même trois autres nominations pour le meilleur scénario original, la meilleure musique et le meilleur montage sonore !!


J’ai donc adoré ce visionnage qui m’a permis de me refaire une idée sur ce film que je n’avais pas vu depuis plusieurs années et ça m’a permis de le ré-apprécier à sa juste valeur (dans mes souvenirs il restait un peu ennuyant alors que pas du tout). Je ne peux donc que vous recommander cette petite pépite qui fait date dans l’histoire de l’animation !!

Oromis
9
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le 19 févr. 2017

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Oromis

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