Le Monde fantastique d'Oz par Simon Phoenix

Oui Oz est un produit commercial formaté, pensé pour le jeune public américain biberonné depuis des années au magicien d'oz qui passe à la télévision tous les ans.
Oui ça sent le produit Disney, mal pensé, mal branlé, bien financé.Un film sur lequel ils n'ont pas l'intégralité des droits, d'ou la présence un avocat 24/24 sur le tournage.

Oui mais, le bonhomme derrière la caméra n'est pas n'importe qui. Un cinéaste qui à tendance à ce faire oublier mais qui reste l'un des meilleurs réalisateurs pour ce qui est d'allier savoir faire et entertainment.
Sam Raimi s’empare de l'univers de Oz, se l’approprie, lui rendant hommage,le modernise tout en le respectant, que ce soit sur la forme ou sur le fond.
Loin du cas "Alice au pays des merveilles" de Burton, Raimi parvient à garder les rennes de son film, malgré les difficultés de production et la chape de plomb de Disney.

La mise en scène prend des allures de cartoons durant les scènes d'actions, touche au sublime lors des scènes d'émotions, reprend les codes du film d'horreur lors des moments de tension et virevolte d'une façon gracieuse pendant la découverte du monde d'Oz. Du Raimi me dirai vous, adaptant toujours sa réalisation à son sujet allant jusqu'à rendre un hommage à l'effet de style du film de 1939 lors de l'ouverture du film. La temporalité et la spatialisation étant toujours compréhensible, on sait toujours où on se trouve et où on va.

Le scénario suit ensuite une trame classique du film fantastique, parsemé de référence à l'univers d'oz, que ce soit la transposition des personnages du monde réel au monde fantastique ou les différents backgrounds des personnages déjà présent dans le film original.

Le personnage le plus intéressant reste Oz interprété par James Franco,qui n'est d'autre qu'une transposition de Raimi lui même. Le parcours du personnage étant similaire à celui du réal ainsi qu'à la vision qu'il a de lui même: Un imposteur qui grâce à des tours de magie (effets spéciaux) trompe son public et qui n'a aucune confiance en lui, malgré les responsabilités qui lui sont confiées.

Il est plaisant de voir que même si les projets les plus bouseux et mercantiles se retrouvent dans les mains de réalisateur intègre, il en ressort (parfois) des œuvres fascinantes, des invitations au voyage où l'imagination reprend ses droits sur le pognon des costards cravates.