Le Monde fantastique d'Oz par BastienInacio
J’ai toujours encensé Sam Raimi, lui qui à marqué le cinéma avec un grand C via son style horrifico-cartoon sur les cultisimes “Evil dead” ( http://youtu.be/MzaTr4DakkM ) , “Mort sur le grill” ( http://youtu.be/QUWi04j3qQ4 ) et consorts (ouvrant la voie bien avant Peter Jackson), et qui à révéler Bruce Campbell et lancés la carrière des frères Coen.
Je l’avais défendu sur le premier Spiderman, car malgré quelques fautes de gouts assez mièvres et une tête d’affiche au charisme poule, on trouvait par-ci par là quelques touches perso et expérimentations qui préfiguraient la grosse claque que fut le second volet, qui sorti en 2004, reste encore aujourd’hui, pour une majorité de cinéphiles, comme la meilleure adaptation Marvel à ce jour (la mise en scène hallucinante n’a pas vieilli d’un iota).
J’avais défendu le troisième volet qui, malgré ses défauts (à imputer en partie à la production chaotique que j’avais déjà narré dans ma chronique d’amazing spider-man) proposait quelques moments de pur cinéma qui te prenaient les bobines de 90% des blockbusters de la décennie, se torchait avec, te pissait du feu dessus et te jetait les cendres à la flotte.
J’avais même défendu « Jusqu’en enfer », que certains qualifiait de simple recyclage féminin d’Evil Dead (bon ok, ils ne sont pas nombreux-nombreux ces bestiaux à dire ça, mais ils existent).
Pour ce prèquel du « Magicien d’Oz », chapeauté par Disney, cela va être plus compliqué.
Que ce soit clair , le visionnage n’est pas totalement désagréable , Raimi reste un génie de la mise en scène (du moins dans la première partie, pour exemple ce formidable intro en noir et blanc, la scène dans le village en porcelaine, la forêt obscur) , on retrouve toute ces ptites touches cartoony-horrifiques qui font plaisir (on a d’ailleurs parfois l’impression de se retrouver devant une version blocbusterisé de « Evil dead 3 :l’armée des morts » http://youtu.be/BeEJOl96AWY ), l’écriture du personnage principal, qui donne l’impression d’avoir affaire à un portrait autobiographique du réalisateur , fascine et au niveau technique et sxf, même si toute la dernière bobine est foireuse ( la sorcière est ratée, de même que les scènes de sorcelleries) et que ce n’a pas le perfectionnisme de l’odyssée de Pi, cela devrait suffire amplement à faire pâlir de jalousie Tim Burton et à le pousser à se cacher au fin fond d’une crypte.
Malheureusement, malgré ces quelques touches satisfaisantes, cela ne suffit pas à créer une euphorie totale, le métrage étant constamment parasité par ce coté film de commande bien exécuté mais tellement sage dans ses propos que cela n’offre rien de bien transcendant.
Que Raimi est voulu montrer patte blanche à un studio telle que Disney (afin peut-être, pouvoir mettre en place un projet bien plus ambitieux ?), mais venant de la part de l’homme qui s’est battu bec et ongles pour tenter d’imposer ses idées d’auteure (car oui c’est un auteur) toutes sa vie, même dans les spider-man , ca fait quand même mal aux couilles de voir autant de niaiseries commerciales et conventionnelles , des dialogues si peu inspirés, et un telle manque d’audace dans la réappropriation de l’œuvre (comme dit plus haut, il n’ya que le personnage principal et deux trois scènes qui reflètent la personnalité de Raimi).
Espérons que l’entreprise de ce produit sympathique mais aussitôt vu aussitôt oublié lui ouvre les portes à quelque chose de plus glorieux, lui qui mérite bien mieux que ça.
Bref, si vous voulez voir quelque chose de vraiment visionnaire, allez voir Cloud atlas (déjà dit et redis certes mais tan pis)