C’est un film Meliés. Un grand spectacle haut en couleurs dans lequel Raimi rend hommage au cinéma, à la magie qu’il constitue et qui s’en dégage et offre une jolie réflexion sur le pouvoir de l’illusion (un peu à l’image du dernier Scorsese). Grandeur de l’illusion au pouvoir immense, capable de faire basculer les croyances, synthétisée dans le grand final du film.
Le film est assez génial dans sa première moitié et Raimi réussit tout ce que Burton rate avec son Alice, dans la façon de générer un univers fabuleux et de faire cohabiter avec grâce la matière réelle et la matière numérique.
Le passage (en hommage au film de Fleming mais aussi au cinéma en général) d’un format 1.33 en noir et blanc à un cinémascope aux couleurs flamboyantes (sorte de Technicolor numérique) est somptueux. Réflexion sur le cadre, la profondeur de champ, l’imagerie, poussée un peu plus loin grâce à la très belle utilisation de la 3D.
Oz le magicien de pacotille, pris dans le tourbillon de l’illusion à bord de son ballon dirigeable, passe d’une fête foraine microscopique à une fête foraine à grande échelle (le monde d’Oz). Quand on croit aux illusions et à la force des images que l’on injecte sur un écran, tout peut passer.Tout le film travaill dans sa forme et son fond cette idée d’illusion et de croyance.
Raimi pourrait nous faire croire ce qu’il veut (un singe volant habillé en groom, une petite fille en porcelaine, des fleurs en verres,…), sans se soucier du kitch dans lequel baignent les images qu’il manipule (c’était pareil dans le film de Fleming), ça fonctionne car il croit en ses images et en leur pouvoir d'illusion.
Ainsi la découverte du monde d’Oz est un beau moment de cinéma. La mise en scène de Raimi parcours le décor et suit les personnages dans un mouvement permanant et fluide, et le résultat est enchanteur. Comme pouvait l’être la découverte de Pandora dans Avatar.
Mais dans la deuxième partie, la narration s’emballe et on perd un peu toute la fraicheur, la naïveté et la belle ‘épure’ du début. C’est souvent le cas dans ce genre de spectacle et c’est dommage.
Les dialogues s’alourdissent, l’humour aussi, l’action prend un peu trop de place.
Malgré tout la surenchère de récit et de situations reste raisonnable, et Raimi, par petites touches, retrouve un peu de son insolence d’antan à travers, notamment, son trio de belles sorcières.
Et puis le final, comme je le disais, en forme de grand hommage au cinéma me plait beaucoup.
Teklow13
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le 20 mars 2013

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Teklow13

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