Incroyable petite perle d'anticipation, un objet oublié précurseur d’un genre qui ne contiendra jamais d'aussi beaux plans désertiques et silencieux de New-York. La première partie est splendide, tant dans le fond que dans la forme. J’imagine le choc à sa sortie alors qu’aucun long métrage n’avait proposé de telles séquences post-apocalyptiques. La seconde partie est quant à elle très politique, elle aborde les thèmes raciaux, la paranoïa, se veut antiraciste et antinucléaire. Ce n’est certes pas toujours évoqué de la meilleure manière mais autant d'audace mérite le plus grand respect. Cette seconde partie se joue à deux, sorte d'Adam et Eve qui se domptent, puis à trois, dans un huis-clos particulièrement étouffant. Oui, je pense que "Le Monde, la Chair et le Diable" est une pièce maitresse de ce que proposera de mieux le cinéma américain de genre les vingt années suivantes.