Une vraie pépite 70's. Cols roulés et yeux injectés de sang, Andy est le gentil petit blond à sa maman élevé dans l'amour de la patrie. Andy est passé par le Viet-Nam et il a grandi, pour sur. Autrefois se contentant de sécher ses larmes dans du lait avec des cookies, il n'en est plus rien dès son retour. Le bougre à vu du pays et à modifié quelque peu ses habitudes. Une véritable métamorphose du fils prodigue à la sauce café noir (black as midnight). Une jolie comptine sur un jeune homme qui voulait mourir.
Je dois vous dire qu'avec ses sourires mi-sardoniques mi-désespérés, Andy m'a fait bonne impression. Il est poli, il accepte l'invitation à sortir. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, Andy n'est pas forcément mu par un unique désir de vengeance. Sinon il aurait tué son père. Et s'il s'attaque à sa sœur dans la voiture c'est uniquement par nécessité.
J'ai de la compassion pour Andy. N'oubliez pas qu'il fut obligé de grandir dans une maison aux murs vert fluo, de jouer avec des gosses de dix ans de moins que lui, qu'il fut élevé dans le pop-corn obligatoire par une mère protectrice à outrance, œdipienne plein volume. Comment ne pas avoir de compassion pour ce jeune mort-vivant qui n'a eu pour échappatoire qu'une guerre à l'écho si lointain. Une guerre exotique. L'apocalypse tant rêvé, l'indépendance.
Andy si tu m'entends, rappelle-moi, promis je te ne parlerai plus d'Hamburger Hill. Andy, tiens le coup, bois un verre de rouge et attends les années 80 avec moi. Andy, dis moi oui.