Hypnotisé !

C'est un de mes enseignant qui, alors qu'il présente des thèmes de mémoire, mentionne ce film pour en illustrer un. Déjà, j'aime beaucoup quand des profs nous glissent des références et nous partagent leurs connaissances autres que celles pour lesquelles ils sont là. C'est qu'en plus d'être des monstres dans leur domaine, ils ont de la culture ces gens là !! Et vu les étoiles dans son regard, il semble l'estimer ce film.

Le temps est aujourd'hui morose et nuageux, quelquefois pluvieux. Je rentre alors un peu plus tôt que prévu et me dis que bon, j'ai bien cinq quarts d'heure à consacrer au Mystère de Picasso. Et là ! Happé par l'introduction puis scotché devant les toiles, bousculé au milieu du film par Picasso et Clouzot pour m'achever sur les fresques mouvantes finales, le tout enrobé d'une musique intrinsèque à chaque conception ! Et pourtant habituellement, j'apprécie sans être forcément ému par les travaux de Picasso mais là, c'est tout bonnement époustouflant de voir comment il réalise ses œuvres. Mélange d'admiration et de frustration, d'excitation et de plénitude, ce long métrage crée même un suspens ambiant. Complicité entre Clouzot et Picasso, différend et réponses d'un artiste têtu. Picasso ne tient pas plus compte de Clouzot que du public. C'est intense, c'est intense !! Puis vint la fin, explicitée par Picasso qui signe son œuvre (quand on pense que chaque tableau a été détruit pas la suite...snif...je sais, ça n'en est que plus beau mais tout de même...), Clouzot restant humblement derrière la caméra, certainement ravit de l'implication de son ami.

Je regarde par la fenêtre et vois que les nuages se sont dissipés, révélant un rosé coucher de soleil... Je ne suis pas particulièrement un romantique mais là merde quoi, c'est beau (je trouve l'image assez éloquente pour ne pas plus développer cette niaise métaphore clichée). Je me suis demandé par la suite s'ils auraient percés sur instagram, aux côtés des artistes qui tentent de plaire usant de démonstrations similaires avec leurs travaux, fades. Absurde billevesée.

C'était formidable, je ne manquerai pas de remercier mon enseignant.