L'unique chose à quoi on doit penser, et je m'en rends compte sur la fin de ma vie, c'est à la mort

En ce reconfinement, on revoit des classiques, puisque le cinéma est bien maigre depuis une bonne année, faute de virus dont j'ai parlé et reparlé dans des chroniques précédantes (et exaspérantes !).
Pour continuer sur cette lancée, nous allons continuer dans de grands films du passé : il y a un temps, pas si longtemps que cela, où un réel cinéma européen existait.
Umberto Eco avait écrit un chef d'oeuvre d'histoire, d'anthropologie et de littérature avec le Nom de la Rose en 1980. Un immense succès populaire et critique qui devait évidemment amener un film.
Quand je parle européen, c'est qu'une immense co- production franco- germano- italienne se constituait sous l'égide du très sérieux et très cultivé Jean- Jacques Annaud, au sommet de sa gloire, le mec venait d'enchaîner La Guerre du Feu, et allait partir pour l'Ours (rien que pour le magnifique making- of, il faut regarder ce film, Annaud explique toute sa passion de ce film, c'est incroyable !).


Le Nom de la rose, c'est quelque chose d'immense. Le retour de Sean Connery, méga- ringard dans les années 80, qui va obtenir le rôle d'une vie, et réssuscite au cinéma. Les seconds rôles, de F. Murray Abraham à Lonsdale, tous beaux, tous grands, tous magnifiques. L'atmosphère est purement géniale, un vrai huit- clos et thriller sous haute tension dans un monastère en 1327. Il y a probablement une des scènes, ou la scène la plus érotique de toute l'histoire du cinéma, avec un Christian Slater puceau comme jamais. La musique de Horner, très sobre, très sombre, qui nous amène dans l'univers du film. Une mise en scène absolument époustouflante : chaque scène est parfaitement exécuté pour nous faire ressentir la claustrophobie du lieu, le mystère et la tension du règne de l'inquisition, qui sévit à ce moment- là de l'histoire, qui nous fait parfaitement ressentir l'émotion des personnages, en quête sur leur foi, de même que la relation très forte père- fils entre Connery et Slater.


Mais le gros point fort de ce film, c'est surtout ces lieux, ces décors majestueux, qui rendent une ambiance génialement oppressante. La direction artistique est probablement l'une des meilleures que j'ai jamais vues. L'ayant vu assez jeune, certaines scènes sont marquantes à souhait et certaines te font monter en pression de façon très intelligente. Le scénario est lui- aussi remarquable, décrivant parfaitement son époque et ses personnages, et leurs questionnements.


Enfin, oui, il y a certes quelques défauts à ce film, mais pour cela reste le chef d'oeuvre d'Annaud, et la consécration d'un classique peut- être un peu oublié des années 80. Un grand film, qui touche tout en or, et qui est un immense claque dans la gueule. A recommander à tout ado en manque de sensations fortes, pour lui faire découvrir que l'histoire, c'est pas seulement des trucs chiants.
Et puis il y a Ron Perlman qui joue un moine difforme et qu'il beugle et ressemble à un cochon dégueulasse, et pour tout cinéphile qui se respecte, c'est un régal.

Mathieu_Renard
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 26 nov. 2020

Critique lue 139 fois

Matt  Fox

Écrit par

Critique lue 139 fois

D'autres avis sur Le Nom de la rose

Le Nom de la rose
Grard-Rocher
10

Critique de Le Nom de la rose par Gérard Rocher La Fête de l'Art

Des évènements troublants et très graves se déroulent dans une abbaye bénédictine située au nord de l'Italie, entre la Provence et la Ligurie, en cette année 1327. En effet certains moines sont...

88 j'aime

47

Le Nom de la rose
khorsabad
10

Enigme médiévale

"Le Nom de la Rose" est l'un des films qui m'ont le plus parlé. D'abord parce que j'y retrouve l'atmosphère des milieux intellectuels médiévaux que j'ai été amené à étudier, celle des scriptoria, des...

le 10 oct. 2010

69 j'aime

3

Le Nom de la rose
Gand-Alf
9

Le rire est-il ennemi de la foi ?

Co-production entre la France, l'Italie et la RFA, "Le nom de la rose" permet à notre Jean-Jacques Annaud national de s'exporter et d'adapter librement le best-seller d'Umberto Eco, avec en tête...

le 4 août 2014

60 j'aime

3

Du même critique

Jurassic Park
Mathieu_Renard
10

Welcome to Jurassic Park !! - J'ai dépensé sans compter - Tout le monde s'en fout... - J'en ai marre

Un soir de 2002. A l'aube du DVD et la fin des VHS pourris, mon père me prend à un vidéoclub (temps déjà révolu) la VHS de Jurassic Park. Je découvre pour moi ce qui va être un des meilleurs films de...

le 30 nov. 2014

8 j'aime

3

Interstellar
Mathieu_Renard
10

Waow. Une claque.

Après le dernier plan final, Interstellar se termine. Quelques personnes commencent à applaudir, applaudissements des personnes à côté de moi, je commence à applaudir, applaudissements de la salle de...

le 9 nov. 2014

7 j'aime

Midsommar
Mathieu_Renard
7

Le film de l'été 2019. Etrange, malaisant, et fascinant.

Ari Aster, que tout le monde connaît maintenant car il est le réalisateur d'Hérédité il y a à peine un an, revient avec son second film Midsommar, un film sur un festival bien particulier d'une...

le 17 juil. 2019

5 j'aime