Le Nouveau Monde par batman1985
Quand Terrence Malick sort un film, cela résonne comme un énorme événement cinématographique. Dans le fait que ses films ont toujours été d'une qualité assez remarquable tout en étant très peu nombreux. Le Nouveau Monde est la quatrième oeuvre de ce monsieur en plus de trente ans de carrière. Il n'aura cette fois-ci dû attendre que sept ans pour le voir réaliser un nouveau film. Alors nouveau chef-d'oeuvre comme après le formidable La ligne rouge?
Une nouvelle fois, Malick montre toute son admiration et son adoration pour la nature. Ses multiples plans sur de l'eau, les arbres, les champs, les prairies sont là pour le prouver. Mais ce qui renforce nettement plus cette opinion, c'est bel et bien la confrontation entre un monde de type civilisé et celui dit de sauvages. Les Anglais et les Indiens, deux civilisations qui n'ont rien en commun. L'image que donne Malick des colons est assez sombre. Ces gens ne s'intéressent qu'aux richesses, qu'aux valeurs matérielles et semblent tirer profit de la nature sans le respect qu'ils devraient avoir envers elle. Tout le contraire des Indiens, qui respectent cette nature, qui la respectent mais bien au-delà de celle-ci, Malick veut démontrer une forme de respect que beaucoup ont perdu avec la civilisation. Comme le dit John Smith, le personnage joué par Colin Farrell, les Indiens ne connaissent pas la jalousie, n'ont aucune notion du sens de la propriété et toute chose appartient à tout le monde. Tout le contraire de notre mode de vie où posséder quelque chose peut être considérer comme un bien inestimable qu'il ne faudrait pas partager.
Malick critique donc notre société, notre façon de vivre et envie celle des indiens qui lui semblaient nettement meilleure ou tout semble être harmonie. Sans oublier son amour pour la nature...
Malheureusement, son film n'a pas été comprit par beaucoup, notamment par les fans du Pocahontas de Disney, qui hurlèrent au massacre alors que la version du cinéaste américain est la plus proche de la vérité.
Porté par un casting de choix (Colin Farrell dans son meilleur rôle, Christian Bale très bon, Plummer très juste et la grosse découverte du film Q'orianka Kilcher, très jeune actrice que l'on espère revoir rapidement), dynamisé par une musique de James Horner parfaite, une réalisation de premier choix une nouvelle fois de Malick avec une caméra qui nous balade dans les merveilles de la nature, Le Nouveau Monde s'inscrit comme l'une des plus grandes réussites de cette année 2006. Un chef-d'oeuvre, certes moins puissant que La ligne rouge, mais d'une beauté fantastique.
Malick, un être devenu rare, qui filme pour son propre plaisir, qui ne veut pas entendre parler de cinéma business à une époque où les gens sont habitués par le cinéma popcorn à la Michael Bay. Malick le génie, dont on espère secrètement qu'il ne s'agit pas de sa dernière oeuvre, que celle-ci ne sera pas la dernière de sa très courte filmographie. Cependant, on peut déjà vous remercier pour votre carrière et pour ce que vous avez apporté au cinéma...