Il est terrible cet air là

Je connais surtout le duo Georges Lautner/Audiard pour les films qui mettaient en avant Belmondo, alors là quand on me sert sur un plateau d'argent un polar avec Gabin qui joue le personnage principal et les percussions de Requiem pour un con de Gainsbourg qui vont rythmer le récit, c'est la régalade assurée.

Pourtant, j'ai trouvé ça plutôt convenu du côté de l'histoire. C'est simple et efficace pour un polar, mais pas très surprenant et surtout, il n'y a pas cet humour qui me plaisait temps dans les films avec Belmondo que Lautner réalisera plus tard. Mais ce n'est pas grave : Jean Gabin est imposant, la réalisation est posée mais c'est toujours bien composé et plutôt bien monté, très lisible et avec des couleurs froides qui donnent un charme fou au film. On a même une séquence plutôt hypnotique sur une danseuse quasiment nue, c'est typiquement le genre de moments dans un film où on se dit "Donc non seulement ils ont eu cette idée de passer quelques minutes à faire quelque chose de purement esthétique qui ne va pas faire avancer l'intrigue mais en plus c'est réussi", et j'aime bien ça tout simplement.

C'est vite expédié mais ça reste un film culte et ce statut est mérité dans le sens où Le Pacha semble avoir plus ou moins remis le genre du Polar au goût du jour en France dans les années 60.