C'est un phénomène curieux : on n'avait pas détesté ce "Pacte des loups" à sa sortie, et ses défauts évidents avaient même joué en sa faveur : l'obsession bien connue de Gans pour le cinéma asiatique d'arts martiaux, les effets spéciaux bricolés dans un garage, la troupe disparate d'acteurs venant de différentes "chapelles" du cinéma français... En 2013, on se demande bien comment on a pu être - tous - si indulgents devant ce qui n'est bien qu'un pur navet, sans une seule scène qui puisse être sauvée ! A partir de l'un des mystères les plus fascinants de l'Histoire de France, et brodant autour d'une interprétation assez intéressante dédouanant les loups et incriminant un psychopathe avant l'heure, Gans nous livre un scénario incohérent effleurant dix thèmes importants (comme l'approche de la révolution...) sans en traiter vraiment aucun, et fait couler le tout à coup de dialogues risibles. Les acteurs paraissent tous - même les meilleurs d'entre eux, regardez par exemple le génial Stévenin - ne pas savoir quoi faire de tout cela, et Gans pense ajouter de l'énergie à un film définitivement plat à coup de zooms, de ralentis et d'effets vidéo-games qui sont surtout ringards. C'est simple, absolument rien ne fonctionne ici : ni le sujet politique, ni l'histoire d'amour à laquelle il est impossible de croire une seconde, ni le thriller plombé par un Vincent Cassel honteux, ni les scènes de combat - interminables -, ni l'aspect fantastique qui risque d'en faire hurler de rire plus d'un. Oui, nous avons avec le "Pacte des Loups" l'un des plus purs exemples de navet français qui soient !