Sorti en 2001, je me souviens, qu’à l’époque Le Pacte des Loups m’avait marqué. J’étais jeune et c’était la première fois que je voyais un film français qui donnait l’impression d’une grosse production américaine. Comme je viens de le dire, j’étais jeune. Adaptation bien libre de l’histoire de la Bête du Gévaudan.
Nous sommes en 1766, une bête mystérieuse sévit dans les montagnes du Gévaudan. Le nombre des victimes ne cessent de croitre. Impossible de savoir à quoi elle ressemble, l’imagination prenant le pas sur la raison, il est encore plus improbable de la tuer. Les gens vivent terrifiés, la peur au ventre à caque fois qu’ils doivent sortir de chez eux, sursautant au moindre hurlement de loup. A cette époque, il en faut peu pour en voir en cette bête une manifestation du diable ou un châtiment de dieu. Cette histoire commençant à se répandre à toute la France, le roi mandate le chevalier Grégoire De Fronsac (Samuel le Bihan) sur place. Naturaliste des jardins de la cour, il arrive dans Gévaudan, accompagné de son ami Mani (Marc Dacascos), Indien d’Amérique et frère de sang, pour y dresser le portrait de la Bête.
Sur place, le chevalier va croiser des personnages tous plus excentriques, mystérieux les uns que les autres. Tous semblants intéressés à la Bête, mais pas forcément affligés… Le comte de Morangias un peu mou (Jean Yanne), son fils, Jean-François (Vincent Cassel) ayant été mutilé en Afrique, et sa charmante fille Marianne (Emilie Dequenne) qui tape dans l’œil du chevalier. Le Marquis Thomas d’Apcher (Jérémie Renier) qui devient vite proche avec Fronsac et nous narre cette histoire inconnue. L’homme d’église Henri Sardis (Jean-François Stevenin). Ou encore la mystérieuse, la troublante, la charnelle Sylvia (Monica Bellucci).
L’enquête, l’étude de Fronsac va s’étendre sur le temps et surtout ne va pas plaire à tous ces personnages influents de la région, semblants cacher quelques secrets inavouables. Très vite, notre chevalier va comprendre que quelque chose de terrible et malsain se trame dans Gévaudan, et plus que les habitants du coin, c’est le roi et l’église qui semblent être la cible de la Bête !
Avec le temps qui passe, on se rend compte que les effets spéciaux ne sont vraiment pas top (la Bête) et surtout que le film souffre de quelques laisser-aller scénaristiques assez discutables… Mani un Indien qui fait des arts martiaux, ou tout simplement l’interprétation de la Bête du Gévaudan par Christophe Gans. En voulant tenir la dragée haute au cinéma américain, on part dans un délire sans nom, où le dernier quart du fil se résume à de la baston bien violente !
Un scénario travaillé certes, mais quel besoin de l’assimiler à la Bête du Gévaudan. Sans cela nous aurions pu avoir un film tout à fait acceptable. Certes les rebondissements sont attendus, mais cette bête tueuse en série glace le sang, on est captivé. C’est comme si nous transformions la Dame Blanche en extraterrestre sanguinaire, ou le Bossu de Notre-Dame en Vampire.
L’ambiance est bonne, c’est sombre, oppressant, malsain par moment. Et les magnifiques décors et autres costumes d’époque nous aident à nous immerger davantage dans l’ambiance.
Bref, avec le temps le film a vieilli, j’ai vieilli et je réalise qu’un film que j’adorais étant jeune est en fait le délire d’un réalisateur qui a foulé du pied l’une de nos plus belles histoires.