Suite aux très bons avis sur Le parc j'ai été le voir. Paquet de Lucky strike. Je déteste viscéralement ce film. Je suis convaincu qu'il finira dernier de mon classement des films vus en 2017. J'ai lutté pour le voir jusqu'au bout (je ne suis jamais sorti de salle avant la fin jusqu'à présent), j'ai baillé tout le long en regardant sans cesse ma montre. Heureusement qu'il ne dure que 1h15 c'est clair que je n'aurait pas tenu 2h00 devant ça. Je suis d'ailleurs surpris que personne n'ait quitter la salle pendant le film quand je l'ai vu. Mon voisin s'emmerdait ferme lui aussi. Paquet de Lucky strike. C'est le stéréotype du film d'auteur français chiant sur lequel on pourrait faire un sketch (séries de long plans séquences en plan fixe avec un couple qui débite des banalités sans conviction, du Bergman période scène de la vie conjugale ou Sarabande mais en nul). Un truc de la trempe des Amours d'Astrée et de Céladon qui a eu le même succès critique. Paquet de Lucky strikes. Dès la première scène j'ai compris que j'allais détester. Les dialogues sont d'une nullité et d'une banalité inouïe. Personnal Shopper a encore gagné dans mon estime grâce à la comparaison de la longue scène d'échanges de sms présente dans les deux films. Personnal Shopper c'était incroyablement dynamique, là on a un plan fixe de 15 minutes sur une fille inexpressive et les messages qui apparaissent à l'écran, plus chiant tu meurs. On a même le droit à une scène où ils regardent la forme des nuages et mettent 20 secondes à voir que l'un à une forme de vague alors que c'est évident. La fin a été écrite par un collégien (tout comme les dialogues d'ailleurs): en fait c'était qu'un rêve. Paquet de Lucky strike. Tout le long du film j'espérais qu'il se passe un truc, qu'ils baisent au moins (leur rencontre faisait plan cul tinder), qu'ils tombent sur une partouze homosexuelle dans les bois ou que le gardien de nuit la viole et/ou la noie. N'importe quoi qui me sorte de ma torpeur. Non le couple est censé tomber amoureux là, pourtant rien ne se déroule à l'écran,il n'y a aucune alchimie entre les deux. Ce commentaire ne contient pas de placement de produit pour Lucky strike, contrairement au film.


Extrait du film. Première scène.
"Salut, ça va?
-oui, et toi.
-Bien.J'habite juste là bas.
-On doit pas être loin alors, moi j'habite vers là..."


Les intentions du film sont claires : filmer la naissance d'un coup de foudre, d'un véritable amour et capter ce que ça a de transcendant, sauf que cela ne marche pas du tout. Déjà sur le fait qu'ils tombent amoureux. On comprend qu'ils se rencontrent pour la première fois et au bout d'une demi-heure qu'ils sont censés être tombé amoureux alors qu'on a juste une promenade à deux, un chaste bisous sur le torse et des échanges d'une platitude absolue qui n'apprend rien sur eux. Partant de ça comment accepter le fait qu'ils tombent amoureux puis que la fille a le cœur brisé. A la limite si ça avait été un couple déjà ensemble avant le début du film ça aurait pu marcher mais là on assiste à leur rencontre et leur rupture de A à Z et rien ne transcende de cette rencontre. On croirait Andy Warhol dans Blow job qui filme un gars se faire sucer pendant une demi-heure du début jusqu'à l'orgasme pour saisir le "truc" sauf qu'il y a rien, juste un mec qui se fait sucer pendant une demi-heure. Là c'est pareil on assiste pas à la naissance d'un amour mais juste à une promenade et des propos plats.


Par opposition un film qui l'année dernière arrivait à saisir quelque chose de "transcendant" à filmer un véritable coup de foudre c'était Théo et Hugo. Même si après la scène de baise explicite le film devenait plus faible à cause des dialogues et du côté film de prévention contre le sida, on croyait à l'histoire d'amour entre les personnages.


En lisant un entretien du réalisateur du Parc (véridique), je comprends le résultat, surtout pour les dialogues, enfin il y aura toujours un critique pour dire qu'ils sont désarmants de naturel, poétiques et lyriques :


"Comment s’est constitué le scénario ?


-Il n’y a pas de scénario en fait. Deux semaines avant le tournage, c’est une feuille blanche. Je réfléchis au film à venir, en m’appuyant sur quelques principes directeurs. Par exemple : un lieu unique, un jour, une nuit, trois personnages, la totalité d’une histoire d’amour, le flirt, la séparation et l’épreuve du deuil. Je sais aussi que je veux placer une marche en arrière… Une fois dans le parc, je commence par les repérages. Je sais alors que le film commencera sur tel banc, je sais qu’à la moitié on passera à tel endroit du parc, à un autre moment qu’on filmera la butte, que ça se terminera dans le sous-bois. L’histoire arrive donc au dernier moment. Cela peut sembler très bizarre comme façon de procéder, mais j’aime ça. Une fois que le parcours des personnages est organisé, les dialogues arrivent au jour le jour, sans trace écrite. J’explique aux acteurs les scènes, je leur explique sommairement ce qu’ils doivent dire, ils improvisent autour de ça et je les filme. On est comme dans une répétition au théâtre."


Dire qu'ils ont trouvé des producteurs pour financer ça... A moins que Lucky strike ait tout pris en charge.


En fait Damien Manivel (c'est peut-être son nom qui lui à donné l'idée de l'interminable et ahurissante scène de marche en arrière)synthétise dans son film tout ce que je n'aime pas dans le cinéma français mais en pire. Les trois grands cinéastes français internationalement reconnus que je n'aime pas. Le trio qui tue : Bresson, Rohmer et Rivette.


On retrouve le temps qui s'étire chez Rivette mais en pire et avec une vacuité totale. La non direction d'acteurs amateurs de chez Bresson. Et les dialogues pseudos naturels et spontanés en mode marivaudage de chez Rohmer (période Les amours d'Astrée et de Céladon) mais en très très mauvais.


Le tout donne le pire film que j'ai vu en salles de ma vie.

thobias
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le 7 août 2017

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thobias

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