Vaut mieux ne pas être trop sensible pour voir Le Parfum.
Le défi pour ce film - qui était déjà celui du livre - était de retranscrire des émotions olfactives à l'écran. Difficile exercice... l'odorat est un sujet très rarement traité sur les écrans, et surtout de cette manière : le personnage principal, Jean-Baptiste Grenouille, est un personnage à l'extrême.
Il est doté d'un don fabuleux : le pouvoir de déceler toutes les odeurs, les combiner, les analyser... Un don qui pourrait le mener au succès, mais comme le titre du film l'indique, l'histoire n'est pas rose, mais sombre, sanglante, presque angoissante... Difficile de savoir ce qu'on veut pour le héros. Le bon sens voudrait qu'on le soutienne, mais... Le film montre bien à quel point ce "don" est un poison.
La vraie force du long-métrage est donc de faire ressentir au spectateur des odeurs, des impressions d'habitudes très personnelles (je trouve que le muguet, ça pue, mais c'est perso) à travers un vrai univers visuel, une manière de filmer très précise et particulière.
Cependant, c'est là que le film pêche selon moi. Cet univers particulier est très bien fait, mais finit par lasser. Tout est dans le drame, dans la noirceur, la saleté, et trop peu dans la beauté. Dommage, on ressort du film sans savoir très bien s'il y a une leçon à comprendre. Néanmoins, la fin vaut le détour... !
Mention spéciale à Ben Whishaw qui campe un magnifique Grenouille, l'attraction principale du film. Le reste est passable.