Didier Bourdon et Bernard Campan laissent Pascal Légitimus le temps d'un film pour faire des vannes sur la cigarette. Et les deux compères se débrouillent bien puisqu'ils ont abouti à une de ces comédies qui ont marqué le cinéma comique français. Du genre de ceux que l'on voit toujours, plus de vingt ans après leur sortie en salles.
Pourtant, "Le Pari" n'a rien de vraiment exceptionnel. La réalisation est académique, on voit défiler quelques stars et on enchaîne les vannes sur la famille ou les opinions politiques, comme souvent dans le cinéma français : le mec de droite qui lit Le Figaro et a une Mercedes, d'un côté, et le prof de gauche en banlieue sensible qui roule en vieille 205, de l'autre, on l'a déjà vu ailleurs.
Non, là où "Le Pari" est intéressant, c'est qu'il s'attaque à un sujet qui a été peu abordé par le cinéma : la cigarette et les tentatives pour arrêter. L'occasion de renouveler un peu les vannes lorsqu'elles ne tournent pas autour de la famille.
Le film apporte alors une fraîcheur et une énergie bienvenues. C'est ce qui explique la longévité du "Pari". La démarche est sincère et les acteurs-scénaristes semblent relater les difficultés qu'ils ont rencontré en tentant d'arrêter (irritabilité, stress, prise de poids ...).
On ne sent pas une moquerie méchante de leur part mais, au contraire, une envie de rire de leurs propres déboires pour, peut-être, inciter d'autres personnes à arrêter. Une façon de leur dire : "vous allez galérer mais c'est le cas pour tout le monde".