Si tu as lu ma critique d'Apocalypse Now tu sais probablement que je considère Coppola comme le plus grand réalisateur de tous les temps. S'il a un tel statut dans mon coeur c'est aussi parce qu'il a réalisé le meilleur film de tous les temps : la trilogie du Parrain. Car pour moi la trilogie est un seul et même film. Alors oui le second est encore meilleur que le premier, mais viens même pas me chauffer en me sortant que le trois compte pas ou qu'il est une insulte à la saga. Tu parles pas d'un vulgaire Star Wars épisode 1 là, tu parles d'un film incroyable, réalisé par un génie et porté par Al Fucking Pacino. Donc baisse d'un ton si tu veux pas que je te fasse le genre d'offre impossible à refuser.


Le Parrain premier du nom est une fresque devenue au fil du temps une histoire de famille quasi mythologique. On connaît tous le script par coeur, on a tous chialé comme des cons quand Sonny s'est fait descendre à cause de cet enfoiré de Carlo Rizzi, on s'est tous dit "putain, quel tueur ce Coppola" après un simple travelling avant sur un Michael qui devient en un seul monologue un Don impitoyable, on a tous aimé ce nounours de Luca Brasi alors que, quand même, le type apparaît à peine trois minutes sur l'ensemble du film, bref, on a tous une scène, un personnage, un souvenir préféré lié au Parrain premier du nom qui, quoi qu'on en dise, reste plus ancré dans l'imaginaire collectif que le 2.


Coppola est, en plus d'un réalisateur au-delà du génie, un excellent scénariste. Ecrit avec Mario Puzo, auteur du livre original, le film regorge de répliques inoubliables comme celle de Don Corleone évidemment ("an offer he won't refuse") mais aussi celles de Michael qui remet à sa place ce traitre de Freddo ou qui ironise sur la naïveté de Kay. Le Parrain est aussi un film qui a des choses à dire, qui parle d'un monde mafieux impitoyable mais régi par des codes, par des valeurs, par une sorte de déontologie qui s'éteint lentement à mesure que le monde se modernise et que tout se perd au profit d'un capitalisme sans foi ni loi, à l'opposé de celui des Don Corleone qui, au fond, (c'est en tout cas la thèse du film), ne sont que des hommes de pouvoir marginalisés. Certains y verront à juste titre une vision complaisante de la mafia, j'ai décidé d'y voir une sorte de peinture nostalgique d'un monde qui disparaît en emportant avec lui les hommes qui le constituaient.


Je conclue en disant une nouvelle fois que la trilogie est un tout et que ce tout est la plus grande fresque de l'histoire du cinéma, et de loin.

Ruru_
10
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Top 10 Films

Créée

le 9 janv. 2016

Critique lue 257 fois

Ruru_

Écrit par

Critique lue 257 fois

D'autres avis sur Le Parrain

Le Parrain
Sergent_Pepper
10

Or, noir et sang

Qu’est-ce qui fait d’un film un très grand film ? Comment expliquer que s’impose à vous dès le premier plan-séquence, qui part du visage de l’interlocuteur pour très lentement révéler le Parrain,...

le 25 nov. 2013

345 j'aime

24

Le Parrain
Vincent-Ruozzi
10

Un monument du cinéma

Au commencement était le livre. Un livre de Mario Puzo qui devint rapidement un best-seller dès sa sortie. De ce livre, Puzo et Coppola en feront en scénario. Ne trouvant personne pour réaliser le...

le 11 juin 2014

121 j'aime

11

Le Parrain
Docteur_Jivago
10

L'opéra sanglant

Et si The Godfather était la synthèse parfaite entre le film d'auteur et la grosse production ? Avec cette oeuvre de commande adaptée du roman de Mario Puzo, l'enfant du Nouvel Hollywood, tout juste...

le 15 mai 2016

115 j'aime

13

Du même critique

Apocalypse Now
Ruru_
10

HalluCiné.

Tu vois l'ami, j'aime le cinéma. Je l'aime vraiment. Follement. Genre si je pouvais faire des films moi-même par accident j'en serais pas mécontent pour un sou. J'aime son histoire, ses anecdotes,...

le 9 janv. 2016

3 j'aime

Seul sur Mars
Ruru_
6

Mars est un champ de patates

Vous vous souvenez quand Ridley Scott était un daron d'Hollywood ? Ouais, moi non plus. Mais le garçon reste le type derrière quelques grands classiques au premier lieu desquels se trouve le...

le 29 déc. 2015

3 j'aime

Derek
Ruru_
8

Des grosses ficelles qui font du bien.

Il y a d'abord eu beaucoup de réticence à l'idée de commencer cette série. L'histoire d'un autiste au beau milieu d'une maison de retraite elle-même perdue sous le ciel gris de l'Angleterre...comment...

le 28 déc. 2015

3 j'aime

2