"Mais si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde."
Comment retranscrire les mots d'Antoine de Saint-Exupéry en 2015 et donner envie à la nouvelle génération de découvrir son œuvre ? "Mark Osborne" a répondu de la plus belle des manières à cette question.
"Quand on se laisse apprivoiser, on court le risque de pleurer un peu."
Plutôt qu'une énième adaptation fidèle mais décevante, l'homme derrière "Kung Fu Panda" et "Bob l'éponge" (mouais) décide de créer une nouvelle histoire originale autour de l'aviateur rêveur et de son petit prince.
"C'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante."
L'histoire navigue donc entre cette petite fille bien trop sérieuse pour son âge et sa rencontre avec son vieux voisin loufoque et rêveur et les passages du petit prince à proprement parlé. Chacun complétant et magnifiant pleinement l'autre. Les deux techniques d'animations utilisées pour mettre en forme ces différents univers sont parfaitement complémentaires et permettent de souligner d'avantage (si c'était nécessaire), toute la beauté des passages contés.
"Mais si tu viens n’importe quand ; je ne saurai jamais à quelle heure m’habiller le cœur…"
Il n'y a pas de manichéisme primaire dans cette histoire. Pas de bon, ni de mauvais. Juste des doux-rêveurs face aux tristes-sérieux. La solitude, la mort, l'amitié, l'amour, l'attachement... autant de thèmes difficiles à traiter dans un film à destination des enfants mais abordés ici avec finesses et subtilités.
"On ne voit bien qu'avec le cœur. L'essentiel est invisible pour les yeux."
Bravo donc pour cette jolie proposition inattendue et différente dont la plus grande qualité est d'ailleurs qu'elle donne envie de se replonger dans le texte d'Antoine de Saint-Exupéry.