Grâce à Steven Spielberg, on ne verra jamais plus un assureur de la même façon après ce superbe Pont des espions. Le réalisateur manie à la fois avec beaucoup d’ironie et de déférence cette figure d’honnête père de famille Américain, héros malgré lui, incarné par le toujours impeccable Tom Hanks. En ce sens Spielberg est évidemment l’un des cousins de Clint Eastwood, dont on retrouve ici le classicisme, la ligne claire scénaristique et les coups de force visuels qui s’enchaînent avec une belle fluidité (ce « all rise » fameux, qui passe d’une cour d’assises aux bancs d’école, le crash aérien, la scène de filature introductive). En revanche, si l’on frotte le vernis, on distingue une critique très sèche du fonctionnement de l’état Américain dans les années 60, et la façon que Spielberg a de glisser au spectateur, l’air de rien, que l’on était tout prêt à l’époque d’une dictature sous cloche est culottée. A ce titre, Le Pont des espions est sans doute le film le plus politique de l’année, un film qui trouve une drôle de résonance dans un pays en état d’urgence…

Francois-Corda
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le 15 sept. 2018

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François Corda

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