L'Allemagne déleste
Il y a en fait deux films dans ce Pont des Espions, et le plus réussi des deux n'est pas celui auquel on pourrait penser. La première partie est, de fait, bien mieux qu'une simple mise en place...
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le 9 févr. 2016
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Pendant qu'une nouvelle génération de Jedis fait mumuse avec ses sabres lasers, Steven Spielberg prolonge son exploration des États-Unis. Cela fait maintenant plusieurs années (dix, pour être précis) que « The Entertainment King » n'a plus touché à la science-fiction. C'était avec La guerre des mondes. Aujourd'hui, il remet au goût du jour l'histoire de l'avocat Donovan. En pleine Guerre Froide, ce dernier doit se rendre à Berlin-Est pour échanger un espion soviétique avec un pilote de la CIA.
Onze ans. Voilà le temps qu'il a fallu pour que deux génies cinématographiques se retrouvent. Enfin, Spielberg et Hanks se réunissent. Et au vu du résultat, on peut se demander pourquoi ils ne l'ont pas fait plus tôt. Toujours d'une classe inouïe, l'acteur démonte avec flegme l'hypocrisie constitutionnelle des américains. Comme il l'avait fait précédemment avec l'excellent Lincoln, le cinéaste reprend les grands principes des lois fondamentales de son pays en interrogeant le spectateur. Ne doit-on pas éprouver un certain respect pour notre ennemi, croyant combattre pour une juste cause mais n'étant pas dans le « bon camp » ? Comme à l'accoutumée chez Spielberg, l'écriture du Pont des espions est dense et le récit étendu pour se saisir de la complexité du sujet.
S'il est bavard, ce film n'en reste pas moins passionnant. Il n'y qu'à voir tous ces dialogues qui ont lieu dans des décors intérieurs. Par les fenêtres, une lumière vive et aveuglante vient baigner la pièce et les personnages de ses rayons presque surexposés. A l'intérieur de ces lieux, quelque chose de fondamentale se joue, une page de l'Histoire s'écrit. Les ambitions formelles et éducatives de l'auteur sont ici exprimées avec brio. On doit d'ailleurs le scénario aux frères Coen, qui sont su donner à la narration un regard artistique non négligeable. Le seul bémol vient peut-être de la fin, où une comparaison entre l'Allemagne et les États-Unis survient maladroitement. Nous n'en tiendrons pas rigueur vu la pertinence de cette œuvre, réalisée de main de maître.
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Créée
le 22 déc. 2015
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