La norme a fait passer la durée d'un film de 1h30 à 2h, c'est à peu près la durée moyenne d'un film à l’heure actuelle. Si la chose est devenue un temps acquis pour le cinéaste de base, les cinéastes de renoms ne peuvent rester dans cette nouvelle case, ils sont passé le format de leur film à 2h30, voir 3 h pour Tarantino. Le problème c'est que pour étirer un film sur un temps aussi long il faut avoir quelque chose à raconter, si le pont des espions a bien un sujet il possède un rythme soporifique.
Les frères Cohen sont au scenario de cet objet verbeux, ça parle encore et encore pour accentuer un peu plus l'endormissement du spectateur bien installé dans son fauteuil. Autant dire que la durée de 2h20 est loin d'avoir une utilité. Les enjeux sont réels pour chacun des pays mais ils n'ont que peu de poids, car Spielberg ne fait pas grand chose de ce flot de paroles. L'histoire semble avoir été racontée un bon nombre de fois au cinéma, le pont des espions n'apporte rien de plus que les autres films sur le même sujet. Alors la lumière est belle tout comme l'image et le discours est somme toute un peu balourd, notamment sur le final du film. Le film comporte une scène de blockbuster (ridicule) d'une lutte aérienne qui elle n'a absolument rien d’authentique et de crédible, c'est la lourdeur hollywoodienne dans toute sa splendeur, que le réalisateur déploie à cet instant. Quelle étrange mélange d’essayer d'apporter un ton sombre à l’histoire et de faire éclater l'instant d'après une scène sortie d'un film pop corn décérébré.
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