Je voudrais d'abord dire que j'ai été la victime d'un odieux chantage. On m'a menacé de révéler que j'aimais les croque-monsieur au chèvre si je ne regardais pas ce film. Du coup, j'ai cédé afin de sauver mon honneur et ma réputation.
Voici donc l'une des nombreuses adaptations du célèbre roman d'Oscar Wilde publié en 1890. Unique roman de la carrière de son auteur, il a été jugé répugnant par la presse de l'époque. Ah... la presse :)
Oliver Parker s'est donc attelé à ce « classique » et je dois reconnaître qu'il s'en, de mon humble point de vue, plutôt bien sorti. Ben Barnes fait un Dorian Gray plutôt convaincant, surtout dans la deuxième partie du film quand la vraie nature du personnage se fait jour. Il est même assez flippant du regard par moments.
Au départ, on voit Dorian Gray, un jeune homme à la crinière flamboyante et fournie, poignarder quelqu'un. Le sang gicle et le souille, ce qui a l'air de lui procurer un certain plaisir. Il sent même une écharpe jaune assez limite au niveau du style. Il met le corps dans une malle et la jette dans le fleuve. On apprendra bien plus tard l'identité de la victime...
On revient un an plus tôt. Dorian Gray revient à Londres, à l'époque victorienne. Son grand-père, Lord Kelso, vient de mourir. Il retrouve la maison de son enfance... et ses souvenirs, pas toujours agréables. C'est une bien belle bâtisse. Victor, un serviteur, lui prépare un thé.
Il livre ensuite une petite prestation au piano et c'est là qu'il rencontre Basil Hallward, un artiste talentueux, qui se présente comme « un humble étudiant de la beauté ». Dorian Gray deviendra son modèle.
Il va ensuite faire la connaissance de Lord Henry, lors de mondanités. C'est un homme qui aime parler des gens de façon acerbe, avec le verbe fleuri et facile. Ils deviendront amis. Il aura une grande influence sur le jeune Gray. Ils vont fréquenter les lieux de débauche, ces « petits repaires du diable ». Il lui présentera de nombreuses tentations (drogues, alcool et filles de joie) auxquelles il cédera. Après tout, comme le dit Henry : « la seule façon de se délivrer d'une tentation est d'y céder. »
Le portrait peint par Basil est terminé. L'oeuvre est magnifique et ultra ressemblante. Elle est troublante et étonnante. Dorian est subjugué. Il se passera quelque chose avec ce tableau, quelque chose d'effroyable. Ce tableau est vivant ! Le tableau fera par moments « greeeearrrhhhh »
Le comportement de Dorian va changer, il deviendra de plus en plus sombre et violent. Les années passent et il ne bouge pas d'un iota (crème de jour ?). Il traverse le temps sans être marqué par les effets de celui-ci (masque au concombre ?). Il finira par faire des choses terribles...
Au détour d'une petite balade dans le Londres populaire et crasseux, Dorian arrive dans un théâtre où la jolie Sybil Vane se produit. Il en tombera amoureux et ils annonceront leurs fiançailles. Lui, perverti par Henry et Basil, va continuer à fréquenter les maisons closes et profiter des nombreuses femmes qui les peuplent alors qu'elle veut qu'il lui soit exclusif. Évidemment, ça finira mal, jalousie et tutti quanti, elle finira par être retrouvée noyée dans le fleuve.
Un film plutôt plaisant à regarder, avec de beaux décors et des effets spéciaux acceptables. Il prend évidemment quelques libertés par rapport au livre mais c'est normal. La scène de fin est sympathique, la transformation physique de Dorian est plutôt bien faite.
A un moment Henry demande à Dorian : « quel est ton secret ? » J'ai la réponse... pour la jeunesse éternelle, mangez des yeux de canards crus au moins une fois par semaine et enduisez vous le corps d'huile de jojoba.