Je comprends qu’on puisse aimer ce film, … ou pas. En revanche, je ne comprends pas vraiment l’utilité de ce film, mis à part pour dire que la vie n’est pas facile, qu’être parent est le métier le plus difficile au monde et que les parents ne semblent pas être en mesure de comprendre leurs adolescents, simplement parce que ces derniers les trouvent trop ringards, dépassés par les événements concomitants avec les nouvelles mouvances. En fait, c’est toujours le même problème au fil des générations, et va même parfois jusqu’à s’amplifier. Vous l’avez compris, je fais partie de ceux qui n’ont pas franchement aimé ce film.
Pourtant je ne vois rien à redire sur les aspects techniques, bien au contraire : je n'en pense que du bien. Alors que le spectateur est invité à suivre douze années d’une famille composée de cinq personnes, le récit a été concentré sur cinq jours : un par membre de la famille, ce qui constitue des fragments d’une grande précision quant à la psychologie de chacun de ces personnages. Des fragments séparés par de longues ellipses pendant lesquelles rien de notable ne se passe, mais ça : c’est selon l’imagination du spectateur qui le déterminera.
La mise en scène est à la mesure de l’écriture du scénario : intelligente, soignée, précise. Avec l’interprétation sans faille des comédiens, notamment Jacques Gamblin excellent, on se rapproche de cette famille, comme si nous étions des privilégiés en train d’assister à son évolution dans le temps. On notera également la très bonne prestation du Québécois Marc-André Grondin en plus jeune fils de cette famille. En fait, tous les acteurs sont bons, jusque dans des rôles très secondaires. Ainsi on a la surprise de trouver Gilles Lellouche en rasta, Roger Dumas en vieux acariâtre, et François-Xavier Demaison en professeur passionné de cinéma, ce qui a le mérite d’apporter des personnages hauts en couleur autour de cette famille somme toute des plus banales.
Seulement voilà : outre une moralité inéluctable qui ne ment pas sur la réalité, où est l’autre intérêt ? Où est l’aspect divertissant ? Ne cherchez pas, il n’y en pas, et on peut avoir tendance à trouver ce film un peu longuet (1h54 tout de même!). A aucun moment, il y a de petits grains de folie qui auraient redonné du peps à l’histoire. Mon constat est amer : dans le cinéma français, on s’évertue à tourner de tels sujets sous forme de drame, alors que je pense qu’il y a avait la place ici de faire quelque chose de plus enlevé. Et donc fatalement de plus divertissant. Regardez "Intouchables" par exemple, arrivé 3 ans plus tard sur nos écrans : le message est fort, et pourtant on se marre bien. Et si "Intouchables" a été tourné de la sorte, c’est parce que les personnes sur qui s’inspirent cette histoire avaient mis la seule et unique condition que le film soit tourné sous forme de comédie. Tout le monde sait ce que ça a donné. Le réalisateur de "Le premier jour du reste de ta vie" Rémi Bezançon est talentueux, mais il devrait peut-être en prendre de la graine. En attendant, son long métrage est surestimé selon moi, même s'il est très réa