Difficile d'écrire le contraire : « Le Prénom » s'apparente régulièrement à du théâtre filmé, ce qui est rarement un atout. Pourtant, j'avoue ne pas avoir été trop dérangé par cet aspect, Alexandre de la Patellière et Matthieu Delaporte injectant suffisamment de rythme dans leur récit et leurs répliques pour que l'on ne s'ennuie pas. C'est drôle, vif, parfois intense et bien joué (malgré un Patrick Bruel un ton en-dessous) : l'essentiel est assuré de jolie manière. D'autant que les deux réalisateurs évitent le piège du simplisme : on pense incontestablement au « Carnage » de Roman Polanski, mais la démonstration est plus convaincante, plus crédible, moins forcé. Bien que cela soit mécanique de temps en temps ou excessif, on arrive assez aisément à s'identifier aux personnages, aussi antipathiques soient-ils parfois, d'autant que quelques scènes sont assez irrésistibles. Dommage en revanche qu'une fin très consensuelle vienne affadir le ton souvent réjouissant de l’œuvre, belle comédie teintée de purs moments dramatiques : insuffisant toutefois pour bouder le réel plaisir que nous aura procuré ce « Prénom », une des bonnes surprises de l'année 2012.