Le Président est un film français réalisé par Henri Verneuil, coécrit par Michel Audiard d'après le roman de Georges Simenon... pour l'acteur Jean Gabin qui joue le role Émile Beaufort, l'ancien président du Conseil (le chef du gouvernement sous plusieurs régimes dont la IIIe et la IVe Républiques) qui retiré du jeu politique, consacre une large partie de son temps à l'écriture de ses mémoires qu'il dicte à sa dévouée secrétaire, Mlle Millerand (jouée par Renée Faure), à La Verdière, sa propriété provinciale... aux cotés de son chauffeur, François (joué par le très bon Alfred Adam)... Pendant qu'une grave crise ministérielle s'impose, et que l'homme providentiel soit le député Philippe Chalamont (joué par le toujours excellent Bernard Blier) l'ancien poulain très arriviste du Président... Servi par un superbe casting de second roles ou on trouve Henri Crémieux qui joue Antoine Monteil, le ministre des Finances et seul ami du Président... Louis Seigner qui joue Henri Lauzet-Duchet, le gouverneur de la Banque de France... Robert Vattier qui joue le docteur Fumet, le médecin personnel de Beaufort.... Pierre Larquey qui joue Augustin, le vieil agriculteur ami de Beaufort (superbe hommage pour ce grand acteur)... Jean Ozenne, Antoine Balpêtré, Henri Nassiet et Jean Martinelli parmi les ministres... Jacques Monod qui joue M. Mulstein, le directeur de Paris France et Claude Darget, Léon Zitrone, Yves Arcanel et Philippe March (crédité sous le nom de Aimé de March) parmi les journalistes... et Jacques Marin qui joue Gaston, le chauffeur de car et guide qui fait visiter la propriété de Beaufort de son vivant...
Ce pamphlet politique rythmé par les dialogues (très bien écrit) de Michel Audiard d'après un roman de Georges Simenon qui s'est inspiré de Georges Clemenceau pour son personnage principal et réalisé par le plus grand artisan du cinéma Français (détesté généralement par la nouvelle vague bien sur... car trop populaire) ne peut que ce décrire par ce discourt fait dans le film...
« La politique, Messieurs, doit être une vocation. Je suis sûr qu'elle l'est pour certains d'entre vous, mais pour le plus grand nombre elle est un métier. Un métier qui ne rapporte pas aussi vite que beaucoup le souhaiteraient et qui nécessite de grosses mises de fonds, car une campagne électorale coûte cher. Mais pour certaines grosses sociétés, c'est un placement amortissable en quatre ans. Et pour peu que le protégé se hisse à la présidence du Conseil, alors là le placement est inespéré. Les financiers d'autrefois achetaient des mines à Djelitzer ou à Zoa, ceux d'aujourd'hui ont compris qu'il valait mieux régner à Matignon que dans l'Oubangui et que fabriquer un député coûtait moins cher que de dédommager un roi nègre. » dixit Émile Beaufort alias Jean Gabin
Enfin bref, ce film devrait passer a chaque veille des élections dans notre Pays... pour rappeler aux moutons qui votent aujourd'hui pour des étiquettes ou sont les vrais valeurs... et en cela, ce long métrage est admirable... même si ce n'est pas un chef d'oeuvre du genre.