C'est fait, Paul Verhoeven va quitter les Pays-Bas. Mais avant de rejoindre les Amériques, il va lâcher une dernière bombe d'insolence, et une très forte attaque contre l'église catholique vu par le prisme du thriller.


Ce film peut être vu comme le patron de Basic Instinct, car il y a aussi une femme fatale, dont ses amants sont tous morts accidentellement, et qui va elle aussi user de ses charmes pour séduire un homme (bisexuel, la précision a son importance) qui est obsédé par la mort.


Renee Soutendijk, qui était déjà dans Spetters, incarne à merveille cette blonde diaphane, mais dont le physique apparait comme très masculin. En effet, elle a peu de poitrine, elle a les cheveux courts (à la manière de Brigitte Nielsen), et il y a une scène capitale où on la voit nue avec une forte lumière laissant penser que ça pourrait être aussi bien un jeune homme mince.
La filiation avec Basic Instinct se fait encore plus forte dans la scène de sexe entre elle et Jeroen Krabbé. A ce moment, la femme, dans la position de l'andromaque, est exactement filmée comme le sera Sharon Stone près de 10 ans plus tard. Mais l'homme étant assez perturbé par la vie et par sa sexualité, n'a l'air de ne prendre son pied qu'en lui cachant ses seins, de sorte qu'elle ressemble à un homme. D'ailleurs, elle a plutôt l'air de le faire débander, alors que bon...


Mais si cette scène reste importante dans le récit, elle ne doit pas faire oublier que c'est un thriller. Mais Verhoeven étant ce qu'il est (un génie pour ma part), il profite du fait que son personnage principal aime aussi les hommes pour proposer aussi une scène avec un amant, mais où celui-ci apparait crucifié avec uniquement un slip pour tout ornement. Comme dans Spetters, il figure une critique de la religion au nom de l'amour, qu'elle soit contre-nature ou non.


D'une certaine façon, le film n'est pas agréable, quasiment tout le monde parait antipathique, mais ce qui le sauve, c'est d'une part le talent de Verhoeven pour faire une histoire à ce point tarabiscotée, mais qui retombe comme un chat à la fin, où la victoire de la femme sonne comme un bras d'honneur du réalisateur à la religion et autres extrémistes.
D'autre part, c'est justement ce caractère jusqu’au-boutiste de l’histoire qui me plait (c'est assez gore par moments, il y a du zizi, du poil, de la poitrine), j'oserais même dire que ça serait une histoire à la Hitchcock.


Ensuite, Paulo partira vers le nouveau Monde et signera un chef d’œuvre absolu (La chair et le sang) mais là aussi, c'est une autre histoire...

Boubakar
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le 15 mai 2013

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Boubakar

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