Redoutablement efficace

J’étais ma foi très curieux du résultat de ce film.

En effet j’apprécie énormément le travail de Michel Hazanavicius et modérément celui de Jean-Luc Godard. Depuis que l’on a annoncé sa sortie, le mélange des deux cinéastes me titillé et m’exalté. J’ai eu la chance de le découvrir en avant-première et je dois dire que je n’ai pas regrettais ne serait-ce qu’une seule seconde le déplacement.

Le film évoque la période dite maoïste de Godard à l’époque de son film La Chinoise et de sa relation avec sa femme de l’époque et actrice, Anne Wiazemsky vers 1968.
Et là, je ne sais pas trop quoi rajouter d’autre car je voudrais qu’on découvre le film dans les mêmes conditions que moi, juste en sachant à peu près l’époque où se situe le film.

Car le reste de ma critique va juste avoir pour but de t’allécher toi qui lit ces lignes. J’ai été absolument conquis.

Sur tous les points.

Tout d’abord, le scénario de Michel (comme il était présent à l’avant-première je me permets de l’appeler par son prénom) est irréprochable à mon sens et adopte les tics de scénario de Godard comme avec le film segmenté en chapitres indiqués en écriture manuscrite colorée. Je vois mal qu’est-ce que l’on aurait pu faire de mieux pour une comédie. Car oui, le film se revendique avant tout comme une comédie et non un biopic alors si tu t’appelles Edouard ou Gisèle et que tu adores les films de merde (oups je voulais dire militants) de Jean-Luc (bon il n’était pas à l’avant-première mais j’aime bien) ne t’attends pas à un film regorgeant de très longs plans immobiles avec des gens qui disent des choses profondes en ombres chinoise.

Le film n’est rien de cela et je ne pense pas qu’on peut le nommer uniquement de comédie mais plus de comédie dramatique.

Il ne se prend jamais la (grosse) tête.

Le portrait dépeint de notre Jean-Luc (pas national mais notre Jean-Luc quand même) est tantôt insultant, tantôt révoltant. Ça m’est déjà arrivé de me dire durant la projection « Mais c’est un connard ! Il a vraiment fait ça ? Sérieusement ? Il a vraiment dit ça à Anne ? » mais aussi « Lui et Anne était un beau couple quand même, il était marrant par moments, il faisait de bonnes réflexions, il était un peu rude mais je peux le comprendre. ». Et c’est ça l’intelligence du film, c’est qu’il ne juge pas de façon bête et méchante Godard, elle nous présente des faits qui sont présents dans le livre d’Anne Wiazemsky et nous laisse seul juge de l’homme. Après la conférence, le bon Michel a dit qu’il avait envoyé par mail la première version de son scénario à Godard à la demande du principal intéressé.

• « Et il vous a répondu quoi Godard ? Il a aimé ? » s’exclama un spectateur.


• « Il ne m’a pas répondu, vous savez il n’est pas très loquace » répondit Hazanavicius.

Tu m’étonnes !

De plus, l’interprétation des acteurs est très juste et fonctionne parfaitement avec les répliques qui sont émises et réceptionnées par les différents personnages de façon remarquable.
La réalisation est aux petits oignons et Hazanavicius utilise parfois des mouvements particuliers au Godard de l’époque (comme ce magnifique très long travelling où l’on suit deux conversations à 15 mètres d’écarts).

L’ambiance est également bien rendue et… et… et voilà quoi !!

Je vous conseille vraiment d’aller le voir, que vous soyez un(e) aficionados de Godard ou non car c’est aussi une occasion pour Mimi d’introduire une multitude d’idées et de réflexions sur le cinéma quitte parfois à s’en moquer (je vous donne un indice : Stacy Martin et Louis Garrel nus).
En bref, un très très bon film qui je l’espère fera un grand nombre d’entrées, exempts de reproches à mon sens (du moins rien ne m’a particulièrement frappé) .

Merci pour ce moment.