Neuville s'en va en guerre

Avec le « Retour du héros » Laurent Tirard nous offre un vaudeville, une comédie qui pourrait presque se jouer au théâtre, ce qui se fait de plus en plus rare dans les comédies actuelles. Basée sur une montagne de mensonges (et non sur un seul comme trop souvent dans les comédies) Tirard a le mérite de pousser le vice au bout, car ici le capitaine Neuville, certes ment, mais vit son mensonge et surtout entraîne la vie de tous dans ses délires abracadabrantesques, chaque mensonge en entraîne un nouveau pour masquer l’ancien. De plus la vertu, la droiture représentée par le personnage incarné par Mélanie Laurent s’enfonce avec Neuville (bien malgré elle). Ce parti de d’ériger le mensonge et la tromperie en art de vivre est indéniablement un atout du film qui

fait fit de la morale

et nous livre un savoureux affrontement entre Mélanie Laurent et Jean Dujardin qui s’en donnent à cœur joie

ce dernier étant remarquable dans son rôle d’anti héros doublé d’un Don Juan d’opérette.

Le spectateur est donc mené de mensonges en mensonges avec un rythme soutenu, 1h30 c’est un peu court par rapport aux standards d'aujourd’hui mais ça a le mérite de nous épargner des baisses de régime, et on prend un malin plaisir à découvrir les supercheries qui sans cesse viendront faire rebondir un scénario entraînant mais malgré tout un peu prévisible, qui a tout de même le mérite de nous placer dans un contexte historique rarement exploité, ce qui donne lieu à un visuel sympathique.
Sympathique, c’est aussi ce qu’évoque le Capitaine Neuville, qui pourtant a tout pour déplaire, mais on en vient à espérer que sa vie fantasmée devienne réalité

On suit donc avec plaisir cet anti héros si théâtral qu’il en devient caricatural (dans le bon sens du terme) et ses mensonges. Léger et assez immoral ce « Retour du héros » sans être une grande comédie, nous fait passer un agréable moment de détente.