Je garde une impression étrange de  ce film. Comme de quelque chose, enveloppé dans de la naphtaline, et mauvais sans le faire exprès. C’est sûrement l’effet des multiples rediffusions télé, qui figent le film dans un souvenir. Film du dîner dominical, en famille, après le journal télé. Film sans grand intérêt, mais dont on parle car il est le cinquantième de sir Alfred. Paul Newman, Julie Andrews,…du beau linge. Une histoire pas crédible du tout. Un scientifique américain passe à l’Est. Est-ce un traître ? Non. Il a une idée derrière la tête. Il veut rencontrer un génie des maths/physique,  qui peut l’aider à résoudre une équation qui va changer la face du monde. Il pense pouvoir mettre un terme à la course à l’armement nucléaire, et permettre à son pays de l’emporter. Fin du suspense. 

Est-ce une loi naturelle, ou tous les films qui montrent le monde de l’autre coté du mur de Berlin, sont unanimement caricaturaux dans le propos ? Les gens ont tous des gueules d’enterrement à l'Est. Ils sont tous tristes, et sont soit délateurs, soit espions. Les gentils, (ceux de l’Ouest), sont un beau couple BCBG, les autres, les méchants donc, ont des sales gueules. Blockbuster pour propagande anti-communiste, on ne peut pas faire mieux dans le genre. Pas terrible.


Ensuite, le scénario empile tellement d’erreurs, et de contradictions, que ce ne peut pas être une erreur. Il le fait exprès, rassurez-moi. Hitch nous a fait une blague( !?)


Paul Newman se déplace à Berlin Est, comme s’il était dans la banlieue à NY ? Pas perdu, même s’il ne parle pas un mot d’allemand ? Il échappe à toutes les filatures, alors qu’il est en terrain inconnu ? Il vole une formule mathématico/physico-nucléaire complexe, enfermée dans le cerveau d’un génie, et fait ça en 2 minutes? Ah bon? Hum…Il trouve sur sa route une organisation secrète du nom de Pi=3,14. Une association de gentils, qui vont l’aider sans contrepartie Pi/4 = 1 - 1/3 + 1/5 - 1/7 + ... aucune. Les bons occidentaux, et leurs amis, contre les méchants; tous les autres. Ceux de la Stasi, y sont tous en blousons noirs, et tous, très maladroits, ou bêtes, pas si méchants.?!...J’espère que ce film, c’est une commande payé d’agence.


Avec la petite amie potiche d'usage, campée par Julie Andrews, et une rocambolesque, (et interminable), fuite en bus plus tard, j’ai fait avance rapide, tellement j’en avais marre.


En même pas deux minutes. Voilà le temps qu’a pris le gars pour écrire le scénario. J’espère que Hitch l’a jeté après ça. Je gardais une étrange impression de naphtaline, et pour cause ! C’est mauvais ce film. Mise en scène académique, discutable sur bien des points. Et la narration, en roue libre. La scène du meurtre laisse froid. Aidé d’une bonne paysanne muette, le héros Newman se débarrasse du molosse qui le suit partout. Scène pleine de gaz, le gars finit la tête dans le four…à gaz...
Comment expliquer qu’après, on puisse allumer une cigarette, alors que la pièce n’a pas été aérée ?


Et le happy End, salvateur. Enfin, c’est finit. Enfin, car depuis on moment, on savait que ce n’était plus du tout sérieux ce film. On ne cache plus les intentions sous de la rhétorique. Le maître du suspense qui bégaye son cinéma, nous fait un téléfilm de propagande.


Donc deux scientifiques s’expliquent devant un tableau noir. Moi, je voulais savoir comment on allait justifier le fait qu’un savant berlinois donne, comme ça, sans le faire exprès, le résultat de plusieurs mois de recherche, à un savant d’un pays ennemi, qui vient de débarquer comme une fleur. Et bien c’est assez drôle. Les deux gars sont devant un tableau noir, et échangent des « coups » comme deux joueurs d’échecs. Devant l’écran, nous, on n’y comprend rien, mais on devine que c’est celui qui ira le plus loin, qui écrira la plus complexe formule, qui aura gagné. Le savant américain, malin comme un singe, joue le coup de bluff. Il fait des trucs assez grossiers, pour piquer l’autre dans son orgueil. Le berlinois (qui a des airs de savant fou), professeur Tournesol, veut montrer qui est le patron, et déploie toute l’étendue de sa science ; emporté par son élan, il va jusqu’à écrire, (malencontreusement), la fameuse formule sans le faire exprès ! Wow! Le raccourci est violent, quand même ! Et Newman, mémorise rapidement la formule, et s’en va. LOL. Soit-dit en passant, lui même disait à Hitchcock que la fameuse scène du meurtre, (entre autres), n’était pas logique du tout. Comme quoi…


J’ai oublié de signaler que pendant ce temps, la supercherie a été découverte. On sait que l’américain c’est un agent infiltré, on le cherche partout. Partout. Mais personne ne songe à regarder dans le laboratoire du savant fou; et ce con, qui efface la formule magique, quand il se rend compte de sa bêtise, (mais laisse à notre cher Paul, le temps de bien la mémoriser, quand même). Ha ! Ha ! Ha ! Hitch au plus bas. Tant qu’il rentre en Angleterre. Pi égal 3,12.


Alors Pi, en anglais, ça se dit Pi, prononcez : Paille ! Ça ressemble à Spy, sans le s. Py. Et Paille se résume à quoi, à qui ? Un gars assis sur un tracteur, qui débite des banalités, puis disparaît du film. Pas Py. Papaye, si j’osais un jeu de mots foireux.

Angie_Eklespri
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le 27 janv. 2017

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Angie_Eklespri

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