Un film de plus vient rejoindre les rangs du large catalogue de navets d’horreur sur netflix... Comme de raison, on est sceptique: les belles affiches et les titres sentencieux, c’est souvent trompeur.
Mais il y’a du bon dans Le rituel, et même du très bon: d’abord c’est drôle, les dialogues s’élèvent au delà des répliques programmées habituelles. C’est agréable et surtout ça donne du corps (et on oublie trop souvent dans le genre combien c’est indispensable) aux personnages et au groupe, ça confère un crédit certain aux relations qui les unissent entre eux, ça génère de l’empathie aussi. On a donc une base bien stable qui se consolide à mesure qu’évolue ce rando-trip cathartique entre potes.
Ensuite, c’est très beau, de cette beauté nordique anxiogène à base de conifères immenses et maigres, le tout figé dans le silence. Et surtout, il y a à la source et en filigrane de cette expédition purgative une histoire pas trop sotte, sublimée dans des flash-back oniriques que j’ai trouvé superbes.
Le dernier tiers du film s’engage sur des sentiers plus battus, les symboles voodoo gravés sur les troncs, la secte de crados fanatiques, le héros brisé qui survit à tous ses potes...
On a quand même une belle tranche d’audace dans le choix de la menace, créature mythologique implacable (et métaphore de la nature, non?), qui rattrape en partie le tour glauque et éventé qu’a pris l’intrigue.