On a déjà vu tant de films sur le thème de la perdition de touristes au milieu d’une forêt hostile que la différence ne peut plus se faire aujourd’hui que par la qualité de la mise en scène. Dans le cadre d’un film à frissons et de divertissement sans plus d’ambition, et en supposant par avance que le roman original d’Adam Nevill que je n’ai pas lu soit classiquement meilleur, l’essai cinéma est à mes yeux manifestement transformé, et se valorise même d’une certaine originalité.
Entre Le projet Blair Witch, Alien et Délivrance, cet effroyable survival d’horreur nous invite cette fois en randonnée sur la Voie Royale cheminant dans les montagnes forestières entre la Suède et la Norvège, et nous captivent du début à la fin par le malheur des quatre potes amateurs qui n’auraient pas dû prendre un hors-sentier à travers une forêt ancestrale. Au-delà de l’horreur, une intéressante importance est donnée aux psychologies, défauts et mauvaises conscience des personnages, ce qui ne gâche rien à la contribution du dénouement.
Angoisse continue, terreur et identification de la perdition, amateurisme à bout de nerfs plausible des protagonistes, sorcellerie et fantastique, induction des cauchemars par mauvaise conscience, monstre sanguinaire qui rôde, sinistres indigènes dégénérés, sont les briques d’un bon spectacle de tension croissante et d’angoisse continue, parfaitement maitrisé, qui forcent au souffle court durant 1h30, scotchent sur nos fauteuils et satisfait nos plaisirs glauques et notre imagination.