Prélude de ma rencontre avec ce film: j'ai toujours adoré la légende entourant le roi Arthur, la forêt de Brocéliande (raison supplémentaire d'être fier d'être un Breton !), Merlin l'Enchanteur etc. Et pas seulement pour son pendant parodique "Kaamelott" ! Pour moi, ces légendes peuvent rivaliser avec les leçons de vie que donnent les livres religieux. Quelle fut-ce ma curiosité en voyant, au hasard d'une petite bibliothèque au fin fond de la creuse, une adaptation du mythe par Jerry Burckheimer, le mec qui a quand même produit ma saga préférée (ou plutôt trilogie, hein) "Pirates des Caraïbes". C'est avec plein d'espoir, la volupté extasiant et déjà bandant pour des scènes imaginées que j'ai posé ma main sur ce DVD.
Les faits: j'allume mon lecteur DVD portable (oui je regarde mes films avec ça: c'est la télé du baroudeur !). Le film commence: décors forestiers, musique dégoulinant de cordes, et enfin la voix-off qui parle comme une préface. Déjà là, le truc le plus original que j'ai vu, c'est la présentation des logos des différents studios ayant contribué à son financement ! Mais, et c'est là que ça me surprend, même avec l'arrivée des personnages, ça décolle pas. Je n'ai jamais vu un film aussi académique. Pour dire, "C'est pas sorcier" est moins ludique et scolaire. TOUS les dialogues ont déjà été entendus quelques parts, au hasard d'une série policière (comme par hasard) ou dans n'importe quel film se déroulant dans le Moyen-Age. Ça aurait été cool aussi d'apporter des caractéristiques, ou même du charisme soyons fous, à ces personnages vides campés par des acteurs qui adorent froncer les sourcils toute la journée. Face à cette mascarade sans épique, je me suis endormi. Je me suis réveillé environ trois quarts d'heure après: l'intrigue a certainement beaucoup bougé, ce serait de très mauvaise foi de dire le contraire, mais l'Ennui lui n'a pas bougé; Au bout d'une minute de conversation palpitante sur une bataille ultra-clichée, j'ai refermé l’œil. Je me suis encore réveillé plus tard: la bataille la plus ridicule que j'ai jamais vue. Alors, j'ai fermé le lecteur DVD. Et j'ai dormi paisiblement. Mes rêves étaient mille fois plus prenants que ce travail que je n'arrive pas à admettre cinématographique.