Énième adaptation cinéma de la légendaire épée de Camelot, ce nouveau film de Guy Ritchie m’a essentiellement attiré en salle, parce que c’est un film de Guy Ritchie. Ce cinéaste britannique à qui l’on doit les excellents "Snatch" et "Rock’n’rolla", mais également les réadaptations modernes et musclées des aventures de "Sherlock Holmes" portés par Robert Downey Jr. et Jude Law.
La question qui m’est venue à l’esprit en découvrant le projet, il y a quelques mois, était : comment Guy Ritchie va-t-il exploiter une histoire aussi légendaire, tant et tant de fois adaptées au cinéma ?
La réponse est assez simple, on est forcé de constater qu’il y a clairement apporté sa touche personnelle. Ambiance survoltée, dialogues amusants et virilité accrue. Comme dans toute-bonne recette, il faut savoir ajouter des ingrédients nécessaires au résultat final, il se munit ici d’effets spéciaux remarquables pour accentuer la magie et la sorcellerie, obligatoire à la matrice que forme l’univers de l’heroic fantasy.
Bien entendu, tout n’est pas parfait, je soulignerais par exemple l’absence de l’emblématique Merlin, ici remplacée par une jeune actrice séduisante certes, qui par ailleurs détiens un rôle qui n’est pas sans intérêt. Mais pour moi, quand on mentionne les mots : Camelot, Excalibur, Roi Arthur… Enfin, je ne sais pas vous, mais moi, j’ajoute obligatoirement : Merlin ! Cette actrice est Astrid Bergès-Frisbey, elle est française, et vous avez pu la voir dans "Pirates des Caraïbes : la fontaine de jouvence", "La fille du puisatier" ou encore "I Origins". Elle interprète un mage envoyé par Merlin afin d’aider l’enfant née roi à combattre le méchant tyran, qui s’est emparé du trône d’Angleterre par la sorcellerie et le sacrifice. Le tyran, est campé par Jude Law, Arthur par Charlie Hunnam ("Pacific Rim", "Sons of Anarchy") et c'est Eric Bana ("Hulk", "Deux sœurs pour un roi") qui incarne le regretter Roi Luther Pendragon. Le casting est plutôt convaincant, musclé, sexy et efficace. Ajouté à ces têtes d’affiche, Djimon Housou ("Gladiator", "Blood Diamond"), Aidan Gillem (Littlefinger dans la série "Game of Thrones"), la sexy Annabelle Wallis ("Les Tudors", "La Momie") et même un caméo de David Beckham.
Le film est loin de donner un résultat dégueulasse, c’est assez plaisant, même si la fin m’a quand même déçu, puisque j’ai eu cette désagréable impression d’un happy-end un peu trop simple, rapide et évident.
Malgré cela, j’ai été conquis par ce savoureux mélange de références, passant de "Game of Thrones" au "Seigneur des Anneaux", à la série "Marco Polo", avec dialogues et testostérone à la sauce Ritchie, en plus. J’ai été satisfait dans l’ensemble, puisque je m’attendais à pire, mais le divertissement est épique, l’esthétisme plaisant, le rythme effréné et la magie omniprésente. Quant aux décors, ils sont fabuleux, les combats sont héroïques, et la musique de Daniel Penberton ("Agents très spéciaux : Code UNCLE") s’accorde à merveille à cette relecture de la légende.
On est malheureusement loin d’une grande tragédie chevaleresque comme je les aime au cinéma, loin également de la vision de Boorman et de son « Excalibur », loin du « Lancelot » avec Richard Gere ou encore de ce formidable film de 1953 : « Les chevaliers de la table ronde » de Richard Thorpe.
Mais pour conclure, si je confirme certains regrets, je dois bien l’avouer, j’ai été séduit par cette adaptation, et j’ai même hâte d’avoir le blu-ray entre les mains. J’estime même, qu’il y a matière à faire une suite.