Pour Disney, les années 90 constituèrent une renaissance de premier plan. Effaçant d'un revers de la main la décennie précédente, et ses tentatives mésestimées (Basil Détective Privé) voire ignorées (Taram et le Chaudron Magique), les deux premiers film du studio, La Belle et la Bête et Aladdin, ont su fédérer un engouement qui ne s'est pas démenti sur la durée (et dans le monde). Mais leurs réussites semblent presque dérisoires en comparaison du Roi Lion.
Cette relecture Shakespearienne du Roi Léo (manga de Osamu Tezuka publié en 1950) concentre toutes les qualités d'un classique. Difficile à croire mais à l'époque, les animateurs lorgnaient bien plus du côté de Pocahontas (hit programmé pour 1995) que sur l'histoire du lionceau cherchant sa place dans la savane, qu'ils jugeaient "ridicule". (ce sont les mots du producteur Don Hahn). L'Histoire a tôt fait de remettre les choses à leur juste place.
Modèle de storytelling, couvrant l'apogée puis la chute et la renaissance d'un monde, Le Roi Lion est l'un des rares Disney à avoir su orchestrer une telle osmose entre les registres. La combinaison est juste parfaite : des personnages inoubliables, des répliques cultes en pagaille, du rire, des larmes et une bande originale qui n'a pas mis longtemps à entrer dans le patrimoine universel. Hans Zimmer livre plusieurs de ses plus belles compositions ici.
Le public ne s'y est pas trompé en érigeant le film parmi les plus grands Disney jamais produits. Peu auront réussi à nous faire rêver de manière si prégnante. Parents comme enfants trouveront largement de quoi se laisser emporter par ce tourbillon d'émotions.