Le Roi Lion
7.8
Le Roi Lion

Long-métrage d'animation de Roger Allers et Rob Minkoff (1994)


C'est comme les maillons d'une chaîne dans le grand cycle de la vie.



Grandir avec Disney a ses avantages. Le Roi Lion fait partie de ces VHS qui ont tourné un nombre incalculable de fois dans mon magnétoscope. Et à chaque fois, le visionnage s'est terminé avec un large sourire et une grande sensation de bonheur. Mais quand on y pense, pourquoi c'est, à mes yeux et pour beaucoup également, Le Roi Lion plus qu'un autre, le meilleur Disney ? C'est vrai quoi, quand on se penche un peu sur le film, il faut reconnaître que oui, il y a deux ou trois problèmes. Que non, ce n'est pas un film parfait.


Et pourtant. Je relance le film pour la énième fois, et bam. D'emblée, le frisson devant le gigantisme de la scène d'ouverture. Toujours la même sensation de grandeur devant ces animaux réunis autour de la naissance du futur nouveau roi. Les poils qui se dressent en écoutant la formidable chanson L'histoire de la vie. Le film qui pose ses gros atouts dès ses premières minutes.


C'est dingue de savoir que les studios Disney ne croyaient pas que ce film aurait autant de succès (alors qu'ils misaient tout sur Pocahontas, produit vers la même période). Parce que bon sang, je jurerait presque qu'ils ont volontairement sorti ce qu'ils savaient faire de mieux exprès pour Le Roi Lion.


D'abord il y a ces personnages inoubliables. Le brave petit Simba, qui apprend la vie avec les leçons de son père Mufasa, le grand monarque de la savane, et qui pourtant vit dans l'insouciance, excité à l'idée de régner sur le royaume un jour. Jusqu'à ce que le pauvre finisse par vivre exilé du royaume, avec ses nouveaux compères Timon et Pumbaa, marginaux qui vivent d'insectes et d'eau fraîche, avec qui il va apprendre à vivre loin des soucis et des responsabilités... jusqu'à ce que son devoir l'appelle à nouveau.


Il y a Scar, le méchant bien nommé (je laisse les non-anglophones chercher la traduction de son nom), et un méchant très cérébral, qui préfère user de son cerveau plutôt que de se salir directement les mains. Ainsi, il conduira son neveu et son amie dans un lieu fort peu recommandable, il le manipule et fait porter sur ses épaules un crime qu'il n'a pas commis. Un méchant bien dégueulasse comme j'aime, et pourtant tellement charismatique. Et aussi un méchant qui sait bien choisir ses acolytes, Shenzi, Banzaï et Ed étant aussi cons qu'hilarants, voire même parfois assez effrayants.



Eeeeeeeeed ?



Il y a cette magnifique BO. Avec non seulement que des chansons extraordinaires, qui, telles les scènes du film, me font passer par toutes les émotions et sont inoubliables, mais aussi une composition originale de Hans Zimmer qui dégage une certaine puissance adaptée à chaque situation. La partition lors de la scène où Simba découvre le corps sans vie de son père est parfaitement adaptée à l'émotion ressentie, elle y contribue même à merveille. Je ne parle même pas de la partition lors de la montée de Simba sur le trône à la fin du film. J'en frissonne encore.


Il y a cette fantastique animation, qui n'a pas vieilli d'un cil. Les dessins sont toujours aussi beaux, les jeux de lumière sont formidables, et certaines scènes me font encore décrocher la mâchoire sur le plan visuel (la scène des gnous ou encore le final de la chanson Soyez prêtes).


Il y a cette VF... Bon sang, cette VF. Entre la classe absolue de la prestation de Jean Reno, celle de Jean Piat qui colle à merveille avec le côté cérébral de Scar, puis du côté des voix secondaires, les hilarantes prestations de Maik Darah et Michel Mella pour les hyènes, Med Hondo en Rafiki, et sans compter le fait que la traduction soit aux petits oignons, difficile de faire une VF aussi culte.


Mais bon, je pense que tout ça, vous le savez déjà.


En fait, ce qu'il y a de si formidable avec Le Roi Lion, c'est qu'il me procure des sensations comme peu de films le font. A chaque visionnage. Je pleure à chaque fois que je tombe sur la mort de Mufasa, d'une intensité exceptionnelle. Tout comme devant la scène où Simba et Mufasa jouent ensemble sous le ciel étoilé, avant d'avoir une discussion sur "les monarques du passé qui veillent sur nous". J'ai toujours ce large sourire devant les pitreries de Timon et Pumbaa et devant ce spectacle coloré que nous offre la chanson Je voudrais déjà être roi. J'ai toujours ce grand frisson devant le gigantisme de la scène des gnous, formidablement prenante et exécutée avec brio, et face au combat final, sans compter la vibration face à Simba qui reprend fièrement sa place sur le trône. Même des petites scènes à priori anodines, comme Simba qui marche dans l'empreinte de son père sur le sol, me font ressentir quelque chose de puissant.


Quand un film me fait autant éprouver de l'émotion en tout genre à chaque fois que je le revois, au final ses petits problèmes me paraissent vraiment accessoires. Le Roi Lion n'est pas seulement un de mes films d'enfance, c'est aussi un film qui ne cessera jamais de m'apporter des étoiles plein les yeux. Il fait partie, dans un sens, de l'histoire de ma vie.

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le 2 avr. 2016

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Nick_Cortex

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