Ô toi fidèle lecteur qui me suit depuis mes premiers balbutiements sur ce site, je me dois de t'avertir. Ce billet va comporter pas mal de name dropping. Pourquoi? Parce que l'écriture de ce billet va faire remonter pas mal de souvenirs que je vais me faire un devoir de partager avec toi.

Mais revenons en à notre film. "Wish I was here". Si seulement il eut pu s'agir du premier film de Zach Braff et non du dernier. La comparaison des deux films et forcément mortelle pour le petit dernier.
Mais commençons par les bons points.
Premièrement, il s'agit du plaisir de retrouver l'interprète de John Dorian de la série mythique "Scrubs. (Je ne parierai pas mes économies là dessus mais je pense que certains d'entre vous ont dû patienter jusqu'à minuit le vendredi soir sur M6 pour pouvoir suivre les aventures du médecin le plus tête en l'air ayant adhéré au serment d’Hippocrate).
Ensuite il s'agit de voir à l'écran un casting qui se connait pour la l=plupart et qui s'éclate: Kate Hudson n'avait plus été aussi rayonnante depuis "Presque Célèbre".
Et quel plaisir de retrouver Michael Weston (http://pmctvline2.files.wordpress.com/2013/02/weston.jpg) qu'on avait suivi avec plaisir dans "Scrubs", "New York Unité Spéciale", "Psych" et "Docteur House" sans oublier son rôle de Kenny dans "Garden State", premier opus de Zach Braff sur le grand écran.

Donald Faison (que l'on peut retrouver dans "Cluelesss" version film et série dérivée du film ainsi que dans "Scrubs") fait une apparition éclair (apparition qui me désole dans la mesure où elle n'a obtenu aucune réaction par rapport à celle de Jim Parson alias Sheldon Cooper de la tristement célèbre série "Big Bang Théory dont je ne parlerai plus -l'acteur ET la série-).

Leslie David Baker (dont l'image sera largement plus parlante qu'une mini filmo => http://www.sitcomsonline.com/photopost/data/1206/the-office-leslie-david-baker-2.jpg)

Alexander Chaplin qui fut l'un des piliers de la série de Bill Lawrence précédent "Scrubs" c'est à dire "Spin City". Série dont les membres réguliers viendront tous faire un p"tit coucou dans "Scrubs" => Alan Ruck (Stuart Bondeck le blanc hétéro et pervers comme pas deux, constituant avec le suivant l'un des plus beaux duos mixtes du petit écran au même titre que Burton Guster et Shawn Spencer de "Psych"), Alan Boatman (le black gay hyper classe), Richard Kind (alias Paul le mythomane radin), Barry Bostwick (le maire distrait et gaffeur que l'on a pu voir en rôle principal dans "The Rocky Horror Picture Show" aux côtés de Susan Sarandon) et l’indétrônable Michael J. Fox (Mike Flaherty, bra droit du maire drageur ,égocentrique et ambitieux comme personne).
On a même droit à une petite apparition de Bob Cledenin (alias Dr Paul Zeltzer dans "Scrubs" vers la fin => http://www.oschti.ch/Scrubs-Die-Anfaenger/95/Serie/Bob-Clendenin-Dr-Paul-Zeltzer-Scrubs.jpg)

Voilà pour le casting.
J'ai même eu peur à un moment que le film s'embourbe dans la bondieuserie bon marché puis une scène au tempe en compagnie d'Alexander Chaplin a racheté le tout en faisant bien comprendre qu spectateur que le plus important n'est pas tant de croire en Dieu que d'avoir QUELQUE CHOSE en quoi croire. Choisissez ce que vous voulez, du moment que ça vous donne de l'espoir.
Ouf! On est pas passé loin.

Ensuite. Il s'agit d'un feel-good movie. C'est à dire que la foudre peut bien s'abattre sur la gueule de nos héros, ils redresseront la tête et endureront leurs difficultés sans te placer un couteau sur la gorge en t’enjoignant à chialer.

Mais quand même, apparemment la nouvelle mode des films indépendants des 2010's n'est plus de faire crisser les violons mais de sortir la guitare légère aux moments tristes. C'est peut être moins lourd mais ça n'en reste pas moins un cliché lourdaud.
Non mes yeux sont secs et n'ont aucune envie de se lâcher!

Puis ok, le film est léger. Mais c'est bien le problème. Rappelez vous "Garden State". Sujet ultra facile: le coming of age (pour les non anglophones: le passage à l'age adulte). Thème ultra adolescent, simpliste et abordé de façon multiple depuis quasiment une quarantaine d'années. Mais traité de manière si absurde que ça désamorçait de soi m^me le misérabilisme qui aurait pu enrober le film.

Dans ce nouvel opus nous avons droit à des thèmes plus matures, mais traités tellement par dessus la jambe qu’on ne ressent jamais l'importance ni la gravité de ce qui se passe dans la vie de nos héros. Pire encore. Zach aborde des thèmes mais ne semble pas capable de les mener jusqu'au bout. J'en veux pour exemple cette scène où Aidenn (le personnage principal) emmène ses enfants dans un désert où il aurait trouvé son épiphanie il y a bien longtemps. Lorsque ses enfants lui demandent ce qu'est une épiphanie, le perso leur donne une définition mais part ensuite sur un autre sujet sans même aborder le thème de son épiphanie ni ses conséquences sur sa vie actuelle. Comme si l'auteur avait peur d’avoir abordé des questions auquel il serait incapable de répondre.

En fait le film est à l'image de cette scène: il aborde des thèmes graves voire important pour toute l'humanité occidentale mais se contente de poser des questions sans jamais oser esquisser un semblant de réponse.
Pourtant quel est l'intérêt pour un cinéaste de faire un film si ce n'est y exposer sa vision du monde?

Une chose que Woody Allen s'est efforcé de faire tout au long de sa filmo. (qui semble avoir inspiré un minimum Braff -pas étonnant puisque ses débuts se sont fait sur le tournage de "Meurtres mystérieux à Manhattan"-, mais pas suffisamment pour lui avoir insufflé le jusqu’au boutisme qui l'a caractérisé jusqu'à "Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu" que les fans de Allen pourraient aisément renommer "Woody Allen et ses thématiques habituelles pour les nuls")
Du coup, là où un Woody Allen médiocre me marque encore deux ans après son dernier visionnage, je ne sais même pas si j'aurais encore le dernier film de Braff en tête demain. Ce pourquoi j'écris à son sujet aujourd’hui. Pour peut être pour ne pas oublier la bonne humeur qu'il m'a transmis pendant moins de deux heures.
Mais quand même son manque d'enjeux et sa légèreté le rendent presque superficiel. Zach, il serait peut être temps de changer de registre: La comédie dramatique indé, ça va bien un temps mais là il faut changer de cap.

Cela dit je t'aime toujours autant. Et ce même si tu n'es pas un aigle et que ton film ne vole pas plus haut que ce qu'il mérite...

Oh! Dernier point: personne dans la salle n'a réagi à l'évocation de Mr. Miyagi. Faut il forcément que la culture pop soit évoqué par Tarantino pour faire bouger les gens???

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le 28 août 2014

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Matrick82

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